Répandue aux Etats-Unis mais encore peu en France, l'accélérationnisme gagne néanmoins du terrain dans l'extrême droite française.
Né d'une pensée de gauche, l'accélérationnisme trouve son origine dans un manifeste d'Alex Williams et Nick Srnicek, deux doctorants britanniques, en 2013. Les deux hommes affirment que pour arriver à une société post-capitaliste, égalitaire, et d’inspiration marxiste, il est nécessaire de pousser l’innovation technologique à son maximum afin de permettre aux êtres humains de s’affranchir de la nécessité de travailler.
Une théorie qui penche petit à petit à droite
Néanmoins, une version très droitiste de l'accélérationnisme s'est développée sous l'impulsion de Nick Land, ancien professeur de philosophie à l’université de Warwick, en Angleterre. Ce dernier prône le démantèlement de toute forme de contrôle de l’Etat et un libéralisme poussé à son maximum.
L'idée est ainsi de laisser la société se développer sans contrainte, ni interdiction, et ainsi asservir les populations. La théorie portée par Nick Land a également un fondement raciste. Il explique en effet que «l’égalitarisme est un concept imposé par l’Etat et que son démantèlement permettra de mettre fin à un mythe». Néanmoins, la violence n’est pas la clé pour mener à terme le projet.
Elle a malgré tout été utilisée par Brenton Tarrant, le suprémaciste blanc australien condamné à la perpétuité pour avoir perpétré les attentats de Christchurch en 2019, en Nouvelle-Zélande. Dans un manifeste qu'il avait publié, le terroriste avait évoqué la théorie du grand remplacement de Renaud Camus mais aussi celle de l'accélérationnisme.
Le mouvement commence également à se développer en France. Les deux militants de la mouvance d'ultradroite interpellés ce mercredi 17 novembre à Montauban appartenaient à la tendance accélérationniste. Ces derniers cherchaient en effet à encourager des affrontements entre communautés, pour hâter une guerre raciale qu'ils considèrent inévitable.