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Île-de-France : les vols de montres de luxe en hausse de 20 % depuis le début de l’année

Ces voleurs s'en prennent le plus souvent aux propriétaires de Rolex. Ces voleurs s'en prennent le plus souvent aux propriétaires de Rolex. [© MICHAEL BUHOLZER / AFP]

C'est un phénomène qui existe depuis des années en Ile-de-France. Mais depuis peu, les vols de montres de luxe se démocratisent, commis par des voleurs plus jeunes, souvent mineurs, qui n'hésitent pas à faire preuve d'une grande violence.

Sur les onze premiers mois de 2021, les vols de montres avec violence à Paris et en proche couronne ont en effet bondi de 20 % par rapport à la même période l'année précédente, a fait savoir la direction de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne (DSPAP) de la préfecture de police de Paris (PP).

Rien qu'à Paris, les enquêteurs avaient déjà enregistré 617 vols de montres en 2020, 668 en 2019 et 644 en 2018, avec un taux élevé d'enquêtes élucidées. Mais Julien Herbaut, le chef de la Sûreté territoriale parisienne, note davantage une «évolution dans le mode opératoire» qu'«une explosion du phénomène».

Des Jeunes, inexpérimentés et violents

Selon lui, une nouvelle génération de voleurs est en effet apparue ces derniers mois. Moins expérimentés, ils agissent par petites équipes de trois/quatre personnes, et ne répondent à aucune filière de recel organisée. D'ailleurs, ce ne sont pas des connaisseurs, selon Julien Herbaut, puisqu'ils volent souvent les mêmes «deux ou trois modèles de Rolex» qu'ils revendent sur les réseaux sociaux.

Autre fait notable : ils sont jeunes, parfois mineurs, explique le chef de la Sûreté territoriale à Paris, où une trentaine d'enquêteurs sont mobilisés sur ce phénomène. Quant à leur cible, cela peut être «tout le monde», tant que la montre est au bout du poignet. «Ce qui compte pour eux, c'est la montre, pas la personne», ironise-t-il.

Mais c'est la violence dont ils font preuve lors du passage à l'acte qui est notable. «La victime est repérée à Paris puis suivie dans les transports ou à scooter jusqu'à chez elle. Quand elle entre dans son hall d'immeuble, ils l'étranglent», témoigne notamment Fanélie Raverot, la cheffe de la Sûreté territoriale des Hauts-de-Seine, à l'ouest de Paris.

Le «ras-le-bol» du maire de Neuilly

Des vols à l'arraché brutaux et traumatisants que Jean-Christophe Fromantin, le maire de Neuilly-sur-Seine – dont la commune cossue est particulièrement touchée par le phénomène –, dénonce depuis plusieurs mois. En septembre dernier, il avait notamment fait part de son «ras-le-bol» face à ces délits commis par des multi-récidivistes, qui sont selon lui rarement poursuivis.

«Impunité ou laxisme ?», s’interrogeait-il à l'époque, déplorant que ces voleurs – «des jeunes mineurs délinquants et ultraviolents [...] qui agissent en bande» – soient souvent remis en liberté à l’issue de leur garde à vue, et ce, même après un flagrant délit. «Il faut qu’il y ait une fermeté de la part de la justice, afin d’inciter la police à continuer son travail», avait-il réclamé.

Cette semaine, le maire s'est quand même félicité du travail accompli à ce sujet. «Merci à la préfecture de police de Paris, à la préfecture des Hauts-de-Seine et à nos opérateurs de vidéo-surveillance, grâce auxquels, en deux mois, tous les auteurs de vols de montres qui avaient commis des actes de violence sur la ville ont été identifiés, appréhendés et déférés», a-t-il ainsi communiqué.

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