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Handicap : les propos d’Eric Zemmour critiqués jusqu'à l'Elysée

Placer les enfants handicapés dans «des établissements spécialisés». Cette proposition soumise par Eric Zemmour ce vendredi 14 janvier a créé la polémique dans l’ensemble du spectre politique, faisant même réagir le président Emmanuel Macron.

Soumise par le candidat Reconquête! à l’élection présidentielle lors d’un déplacement effectué dans une école des Hauts-de-France vendredi, cette idée de mettre un terme à l’inclusion des enfants handicapés en milieu scolaire ordinaire n’a pas manqué de faire réagir, à droite comme à gauche.

«Sauf pour les gens qui sont légèrement handicapés évidemment, qui peuvent rentrer dans les classes. Mais pour le reste, oui, l'obsession de l'inclusion est une mauvaise manière faite aux autres enfants, et à ces enfants-là, qui, les pauvres, sont complètement dépassés par les autres enfants», a précisé Eric Zemmour lors de sa visite.

Le président de la République, Emmanuel Macron, a critiqué cette prise de position en privé. «On ne peut se prétendre amoureux de la France et nier à ce point ce que nous sommes. Une nation solidaire, humaniste, qui ne divise ni ne stigmatise. Une nation qui, par-delà les sensibilités politiques, a toujours su faire des différences une richesse et une force. Le handicap, c’était ma carte blanche lors du débat d’entre deux tours de 2017 (…) Il ne s’est depuis pas passé une semaine où je ne me suis battu, notamment pour permettre aux enfants d’aller à l’école comme et avec les autres », a assuré le chef de l'Etat, selon les révélations du Parisien.

Une condamnation politique unanime

Cette sortie a également vivement agacé Sophie Cluzel, secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre en charge des personnes handicapées et mère d’une fille atteinte par la trisomie 21, qui a dénoncé sur Twitter «une vision misérabiliste et excluante».

Lui-même atteint de handicap, à savoir l’arthrogrypose (qui se manifeste souvent par une raideur au niveau des articulations), depuis sa naissance, le président des députés Les Républicains Damien Abad s’est insurgé via un tweet contre ces propos jugés «scandaleux», avant de réclamer «des excuses publiques» de la part d’Eric Zemmour.

En pleine campagne électorale, les candidats à l’élection présidentielle ont massivement pris position contre cette idée. La tête de liste des Républicains, Valérie Pécresse, s’est dite «scandalisée par la brutalité» de cette proposition, indiquant sur Twitter son souhait de favoriser l’inclusion pour les enfants fragiles.

Pour Marine Le Pen, candidate du Rassemblement National à l’élection présidentielle, Eric Zemmour a franchi «une ligne rouge» avec cette attaque «impardonnable» contre les enfants fragilisés par un handicap.

Yannick Jadot, le candidat EELV à la présidentielle, a, lui, préconisé des mesures visant à revaloriser le métier d’Accompagnant d’élève en situation de handicap (AESH).

Le candidat de La France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a présenté son programme en matière de handicap et d’éducation, avec un renforcement du dispositif pédagogique et l’intégration de la langue des signes dans le cursus scolaire pour favoriser l’inclusion des enfants sourds et malentendants.

Dans une vidéo publiée sur Youtube samedi, l’ancien polémiste a regretté que ses propos aient «été déformés», tout en dénonçant une «idéologie égalitariste hypocrite» et un «égalitarisme cruel et brutal».

«Vouloir tous les traiter de la même façon n’efface pas les inégalités», a complété Eric Zemmour dans sa prise de parole ce samedi. 

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