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Crack à Paris : 4 mois après l'arrivée des toxicomanes, rien ne bouge square de la porte de la Villette

Les consommateurs de crack sont toujours aussi nombreux depuis leur arrivée square de la Porte de la Villette (19e), le 24 septembre dernier.[© Christophe ARCHAMBAULT / AFP]
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Un mois après que le maire du 19e, François Dagnaud, la maire d'Aubervilliers, Karine Franclet, et le maire de Pantin, Bertrand Kern, ont interpellé Emmanuel Macron à ce sujet, rien n'a changé pour les consommateurs de crack installés square de la Porte de la Villette (19e). Ce lundi 24 janvier, cela fera 4 mois qu'ils ont été déplacés là.

«Quatre mois déjà !», s'insurge ce vendredi François Dagnaud, le maire du 19e arrondissement de Paris, qui juge la situation «dramatique» pour les riverains comme pour les usagers. Dans un communiqué diffusé jeudi, l'élu socialiste rappelle que ce lundi, depuis le 24 septembre 2021, «cela fera exactement 4 mois que des centaines d'usagers de crack ont été déplacés sur instruction du ministère de l'Intérieur [...] au square de la Porte de la Villette».

Une décision prise selon lui «sans que les élus locaux en soient informés» et qui devait être «provisoire». Pire, l'élu accuse le gouvernement de «faire la sourde oreille en espérant que cette situation "inhumaine", selon le Préfet de police de Paris, soit oubliée». «Cela fera exactement 4 mois que les riverains, les commerçants, les associations du 19e, d'Aubervilliers et de Pantin demandent la prise en charge médicale, sanitaire et sociale de ces personnes», écrit-il.

Une manifestation prévue ce lundi 24 janvier

Ce lundi, jour anniversaire des 4 mois de l'arrivée des toxicomanes, une manifestation à l'appel du collectif 93 AntiCrack doit être organisée à partir de 18h30 au niveau du 1, rue Berthier, à Pantin (93), à quelques mètres seulement du «mur de la honte» comme il est désormais surnommé, érigé pour bloquer le tunnel de la rue Forceval, qui permettait de relier Paris à Pantin en passant sous le périphérique.

Entre la mendicité agressive et les scènes de consommation à ciel ouvert, les riverains décrivent le même quotidien qu'il y a 4 mois, et font même état d'une aggravation de la situation, alors que le temps a fini par fixer les toxicomanes, consommateurs de crack en très grande précarité, dans un même campement. Leur revendication ? «Soignez-les ! Protégez-nous !».

Les interpellations continuent

En attendant, et sans autre consigne officielle du ministère de l'Intérieur, la préfecture de police (PP) de Paris continue d'interpeller et verbaliser les dealers comme les consommateurs. Au total, 648 affaires en lien avec le crack ont été traitées à Paris sur l'ensemble de l'année, conduisant à la mise en cause de 793 personnes, dont 414 interpellées pour usage et 379 pour trafic et à la saisie de 4.534 grammes de crack, selon le bilan de la PP.

Un travail que la PP ne réalise pas uniquement sur le secteur de la Porte de la Villette (19e) mais également sur le secteur de la place Stalingrad (18e), où 93 personnes ont déférées sur toute l'année, ainsi que sur les secteurs des Jardins d'Eole (18e), de la place Auguste Baron (19e) et à Aubervilliers et Pantin, où 12 personnes ont aussi été déférées.

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