Dans un entretien au magazine Le Point vendredi, l'eurodéputée Nathalie Loiseau avait estimé que «face à Moscou», l'Europe ne devait pas se comporter comme «une grosse Suisse molle». Des mots qui n'ont pas plu à l'ambassade helvétique en France.
L'eurodéputée française a présenté ses excuses sur la chaîne suisse RTS dimanche, se disant «désolée» si «des Suisses ont été heurtés» par ses propos.
«Il y a une phrase qui est malheureuse, que je regrette parce qu'elle a heurté des sensibilités.
Mais c'est à l'Europe que je m'en prends, sûrement pas à la Suisse», a-t-elle assuré.
L'eurodéputée française Nathalie #Loiseau s'excuse au @19h30RTS d'avoir parlé de "Suisse molle" dans une interview liée à la crise en #Ukraine. La phrase avait suscité une réaction indignée de l'ambassadeur de Suisse à Paris https://t.co/LkMYKxz3YM pic.twitter.com/rjdW0EYZ13
— RTSinfo (@RTSinfo) February 6, 2022
De la famille en Haute-Savoie
Ex-cheffe de file de LREM aux élections européennes de 2017, l'eurodéputée s'est aussi lancée dans une justification plus personnelle, expliquant qu'«une partie de (sa) famille vit à Annemasse», commune de Haute-Savoie située à la frontière franco-suisse.
Sous la publication de l'article du Point relayé sur le compte Twitter de Nathalie Loiseau, l'ambassade de Suisse en France avait sobrement répondu qu'elle remerciait l'eurodéputée d'«évoquer la Suisse».
Merci d’évoquer la #Suisse. Depuis des décennies, nous œuvrons pour la paix et la sécurité, en Europe et dans le monde. Avec discrétion et détermination, aux côtés de nos partenaires, comme la France et l’UE, et dans les enceintes multilatérales.
— Ambassade de Suisse en France (@AmbSuisseParis) February 5, 2022
Auprès de l'AFP, l'ambassadeur helvète à Paris, Roberto Balzaretti, a pointé samedi une phrase «très gênante». «Je suis d'accord sur tout avec Nathalie Loiseau, nous faisons les mêmes choses : aider l'Ukraine, amener les Russes à la table des négociations. J'aurais pu donner moi-même cette interview. Elle voulait pousser l'Union européenne à faire plus. Mais la tonalité de ses propos est pour le moins désobligeante», a-t-il réagi.