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Crise en Ukraine : la France est-elle dépendante du gaz russe ?

Selon GRTgaz, la France a suffisamment de réserves pour passer l'hiver. [Magnascan / Pixabay]

Premier exportateur mondial de gaz, la Russie dispose d'un important moyen de pression dans son rapport de force avec les pays occidentaux. En cas d'escalade de la crise autour de l'Ukraine, la France doit-elle craindre une pénurie ?

La production de gaz en France est minime et représente moins de 1% de notre consommation. Le pays est donc quasi entièrement dépendant des importations.

Premier fournisseur de la France, la Norvège représentait en 2020 plus de 36% des importations. Le pays nordique livre son gaz directement à la France via un gazoduc qui relie la Mer du Nord au port de Dunkerque.

La Russie n'arrive qu'en deuxième position avec 17% des importations françaises. La France se fournit également auprès d'autres pays comme l'Algérie, le Nigéria ou encore le Qatar. 

LE GESTIONNAIRE FRANÇAIS DU GAZ «VIGILANT»

Grâce à sa diversité de fournisseurs et à son mix énergétique basé sur le nucléaire, la France est donc relativement peu dépendante du gaz russe.

GRTgaz, le gestionnaire de l'essentiel du réseau gazier français, a déclaré le 3 février être «raisonnablement confiant sur les chances que les choses se passent bien jusqu'à la fin de l'hiver» malgré «une baisse des flux de gaz venant de Russie» ces dernières semaines.

L'UE davantage dépendante

A l'échelle de l'Union européenne, les rapports de forces sont différents car le gaz russe représente 48% des importations. 

La Commission européenne se veut toutefois rassurante. Sa présidente, Ursula von der Leyen, a estimé ce mercredi que l'UE était capable de se passer du gaz russe pour la fin de l'hiver. 

En cas de nouvelle escalade de tensions avec la Russie et d'une rupture de l'approvisionnement, «plusieurs pays sont prêts à augmenter leurs exportations de gaz naturel liquéfié (GNL) vers l'UE», a-t-elle indiqué sur Twitter.

Un coupure du robinet russe peu probable

«Nous avons examiné les hypothèses d’un arrêt partiel ou complet des approvisionnements de gaz russe (...) et je peux dire aujourd’hui que nous sommes en sécurité pour cet hiver», a-t-elle également déclaré devant les eurodéputés, réunis en session plénière à Strasbourg.

Pour l'heure, la plupart des experts s'accordent à dire que la Russie n'a aucun intérêt à couper totalement le robinet du gaz. D'une part parce que cela représenterait une perte énorme pour Gazprom, la société qui exploite le gaz en Russie.

D'autre part parce que l'approvisionnement de l'UE par la Russie est régi par des contrats très stricts. «Les Russes seront soucieux de protéger leur image de fournisseur qui respecte à la lettre ses engagements», analysait pour Le Point Pierre Terzian, directeur de la revue Petrostratégies.

La crise actuelle incite néanmoins l'Union européenne à réfléchir à sa stratégie énergétique. Selon Ursula von der Leyen, «une leçon clé est que nous devons diversifier les sources d'énergie et investir massivement dans les énergies renouvelables (...) qui sont produites chez nous et favorisent notre indépendance».

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