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Guerre en Ukraine : quelles positions face à la Russie pour les candidats à la présidentielle ?

Alors que la situation en Ukraine est extrêmement tendue, avec l’intervention militaire de la Russie ce jeudi 24 février, les principaux candidats à l’élection présidentielle française ont donné leur opinion sur la crise et les méthodes pour y remédier.

Marine Le Pen

La candidate du Rassemblement national à la prochaine élection présidentielle a appelé ce jeudi à «la cessation immédiate des opérations militaires russes en Ukraine», dans un communiqué publié sur son site internet.

«Aucune raison ne peut justifier le lancement d’une opération militaire contre l’Ukraine par la Russie qui rompt l’équilibre de la paix en Europe. Elle doit sans ambiguïté être condamnée. La France devrait prendre l’initiative d’une réunion diplomatique, sous l’égide de l’ONU, associant les États-Unis, la Russie, l’Ukraine, la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni ainsi que la Pologne, la Roumanie, la Hongrie et la Slovaquie, états frontaliers de l’Ukraine, afin de mettre ainsi fin à ce conflit qui dure depuis des années et retrouver la paix dans cette région au cœur de notre continent», a proposé Marine Le Pen pour mettre un terme à la menace russe en Ukraine.

Eric Zemmour

Pour mettre fin au conflit entre la Russie et les puissances occidentales, le candidat du parti Reconquête a émis des mesures claires et radicales.

«Je répète depuis des années que pour faire entendre sa voix, la France doit rééquilibrer ses relations entre les Etats-Unis et la Russie (…) Je propose depuis le 14 février que la France, fidèle à sa tradition de grande puissance d’équilibre, négocie en urgence avec les Etats européens et la Russie un traité consacrant la fin de l’expansion de l’Otan. Ce traité aurait plusieurs corolaires : la résolution des conflits territoriaux en Europe orientale, le respect de la liberté et de la souveraineté de tous les Etats concernés, en particulier l’Ukraine et le retrait des troupes russes à la frontière de l’Ukraine. Un tel traité devra être négocié lors d’une conférence de la paix réunie à Paris», a expliqué Eric Zemmour lors d’une conférence de presse donnée ce jeudi.

«Il nous faut une paix durable mais l’urgence désormais est de faire taire les armes. J’appelle solennellement le président Macron à se rendre à Moscou puis à Kiev pour proposer la médiation de la France afin d’obtenir un cessez-le-feu immédiat comme l’avait fait Nicolas Sarkozy en 2008 lors de la crise géorgienne. C’est ce que je ferais si j’étais dès aujourd’hui à la tête de l’Etat», a conclu Eric Zemmour.

Nicolas Dupont-Aignan

Dans un communiqué de presse dévoilé ce jeudi, Nicolas Dupont-Aignan a condamné «l’agression inacceptable de la Russie», tout en proposant d’organiser une conférence de paix européenne de «l’Atlantique à l’Oural».

Pour régler le conflit en Ukraine, le candidat Debout la France a proposé de suivre les accords de Minsk, avec la neutralité de l’Ukraine hors de l’Otan, le retrait des forces russes du sol ukrainien, le statut d’autonomie du Donbass avec référendum local, de nouvelles élections surveillées par l’ONU dans le pays et le retrait des sanctions au terme du processus de paix.

Jean Lassalle

Jean Lassalle a critiqué l’opération militaire russe chez son voisin. «La Russie a violé le droit international (…) La France doit retrouver toute sa souveraineté. L’ONU doit agir rapidement, dans le rôle qui doit être le sien, pour demander un cessez-le-feu immédiat et rétablir la paix», a expliqué le député français dans un communiqué de presse publié ce jeudi.

Le président du mouvement Résistons a également critiqué le rôle de l’Otan dans l’escalade dramatique de ce conflit. «Rien ne justifie cette agression même si depuis longtemps, je dénonce la mise sous tutelle du continent européen par les États-Unis et l’Alliance Atlantique (OTAN), dont les ambitions d’hégémonie mondiale sont une menace pour la paix et la sécurité dans le monde et maintenant aux frontières de l’Europe», a affirmé Jean Lassalle.

Emmanuel Macron

Pleinement concentré sur le dossier brûlant de la crise ukrainienne, Emmanuel Macron a échoué dans ses négociations avec le président russe Vladimir Poutine. Néanmoins, il a fait part de sa volonté de sanctionner fermement Moscou. «Les sanctions portées à la Russie seront à la hauteur de l’agression dont elle se rend coupable. Sur le plan militaire et économique, autant que dans le domaine de l’énergie, nous serons sans faiblesse», a assuré Emmanuel Macron lors d’une conférence de presse donnée ce jeudi.

«En reniant sa parole, en refusant la voie diplomatique et en choisissant la guerre, le président Poutine n’a pas seulement attaqué l’Ukraine, il a décidé de bafouer sa souveraineté et de porter l’atteinte la plus grave à la paix et à la stabilité dans notre Europe depuis des décennies (…) A cet acte de guerre, nous répondrons sans faiblesse, avec sang-froid, détermination et unité. Nous prendrons des décisions lors du G7 cet après-midi, du conseil européen qui se tiendra ce soir à Bruxelles et du sommet de l’Otan qui se tiendra dans les prochaines heures. Nous demanderons à la Russie de rendre des comptes au conseil de sécurité des Nations unies», a affirmé le chef d’Etat français.

«Un message de ma part sera prononcé demain au Parlement et je reviendrai devant vous dans les heures qui viennent afin de vous tenir informés de l’évolution de la situation et des décisions que je serai amené à prendre», a conclu Emmanuel Macron lors de son intervention.

Valérie Pécresse

Bénéficiant des 500 parrainages d’élus pour se présenter au scrutin présidentiel, la candidate LR a clarifié sa position sur la crise en Ukraine.

«La guerre est de retour sur le continent européen. Cela fait près de vingt-cinq ans que nous n’avions pas connu cette situation. Je le dis avec gravité. Je condamne fermement cette invasion (…) Je demande que l’Union Européenne mette en place immédiatement un plan d’aide répondant aux attentes de l’Ukraine, qu’il s’agisse d’aide humanitaire ou de demandes spécifiques en équipement de défense.

«Je demande la convocation sans délai de l’Assemblée nationale et du Sénat pour débattre de la situation en application de la Constitution», a expliqué Valérie Pécresse lors d’une conférence de presse donnée ce jeudi.

Yannick Jadot

Le candidat EELV pour la prochaine élection, qui a déjà récolté les 500 parrainages d’élus pour se présenter au scrutin, a attaqué frontalement le président de la fédération de Russie, Vladimir Poutine, à l’origine de l’invasion armée russe contre l’Ukraine.

«Il s’agit d’une agression sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale contre un pays européen, contre une démocratie. Je la condamne avec la plus grande force. Vladimir Poutine en porte la pleine et entière responsabilité. Depuis des années, il applique avec la plus grande brutalité la même politique.  Vous voulez la liberté ? Vous aurez la mort. Vous voulez la démocratie ? Vous aurez la guerre», a estimé le candidat vert dans une vidéo diffusée ce jeudi sur son site internet.

En riposte, il propose «des sanctions d’une ampleur exceptionnelle contre Poutine et ses complices, en les bannissant de la communauté internationale, en saisissant l’ensemble de leurs biens dans l’Union européenne et en excluant les banques russes du système international SWIFT (une coopérative mondiale créée pour faciliter les paiements interbancaires mondiaux) et en organisant des livraisons d’armes pour que les Ukrainiens puissent se défendre», a indiqué Yannick Jadot dans sa vidéo postée ce jeudi.

Anne Hidalgo

La candidate socialiste à la prochaine élection présidentielle, qui elle aussi a recueilli les 500 signatures d’élus requises, a pris également position contre la Russie.

Elle a condamné sur Twitter ce jeudi «l'attaque brutale ordonnée par Vladimir Poutine» et a incité à «réagir fermement devant cet acte injustifié et criminel».

«Il ne s’agit pas seulement de la rupture des engagements internationaux durement consentis à Minsk. Il s’agit aussi d’une négation pure et simple du principe de souveraineté et la porte ouverte à toutes les agressions territoriales qui ne manqueront pas de survenir par la suite. Cette remise en cause d’une exceptionnelle gravité de la sécurité de notre continent ne doit donc pas rester sans réponse (…) Je veux dire le nécessaire sentiment d’unité, nationale et européenne, qui doit nous animer», a expliqué Anne Hidalgo lors d’une conférence de presse donnée mercredi.

Jean-Luc Mélenchon

Le candidat LFI a remis en cause la pertinence des menaces de sanctions érigées par les puissances occidentales contre la Russie. «Aucune sanction n’a jamais marché avec les Russes. Pourquoi cette fois-ci mieux qu’une autre ? Tout le monde sait que ce n’est pas vrai donc ça veut dire qu’il y a une façon d’accepter que la frontière soit violée», a analysé Jean-Luc Mélenchon en conférence de presse mardi.

Critiquant les nombreuses menaces de sanctions prônées contre la Russie, le candidat de La France Insoumise a proposé de mettre en place la «conférence des frontières» dans le cadre de l’organisation pour la sécurité et la coopération en Europe. L’objectif clair serait de réaffirmer la puissance européenne dans le dialogue entre la Russie et les États-Unis.

Jean-Luc Mélenchon a rejoint ses concurrents français à l’élection présidentielle sur de nombreux points afin de régler la crise en Ukraine. «Il vaut mieux qu’on avance tous en ayant à cœur l’intérêt de notre pays. Il y a un ensemble de formules sur lesquels on pourrait tomber d’accord, notamment le cessez-le-feu, le retrait des troupes russes et la demande d’une conférence sur la sécurité», a expliqué Jean-Luc Mélenchon ce jeudi.  

Nathalie Arthaud

Disposant des 500 parrainages, la candidate Lutte Ouvrière a dénoncé sur Twitter ce jeudi «l’intervention russe en Ukraine, tout comme l’Otan, fauteuse de guerre et principale force militaire à l’est de l’Europe. Ma solidarité va aux populations, prises dans un conflit qui les dépasse. A bas la guerre, des grandes puissances sur le dos des peuples».

Dans un autre tweet mis en ligne mardi, elle a attaqué frontalement deux notions : le nationalisme et l’impérialisme.

«Vladimir Poutine pousse ses pions pour que la Russie ne soit pas encerclée par l’Otan. Les rivalités impérialistes plongent la population dans le poison nationaliste. Comme en Yougoslavie, des familles et des amis vont être séparés et se déchirer. A bas l’impérialisme et le nationalisme», a lancé Nathalie Arthaud.

Fabien Roussel

Fabien Roussel s’est montré inquiet de l’intervention armée de la Russie sur le territoire ukrainien.

«C’est une décision extrêmement grave du président russe. Il fait le choix de la guerre. Il fait le choix de violer les règles les plus élémentaires du droit international, d’abord en reconnaissant ces deux territoires de l’Ukraine, mais là, maintenant, apparemment, en faisant le choix d’aller au-delà, c’est une déclaration de guerre. C’est grave pour l’avenir de la paix en Europe», a expliqué le candidat communiste sur France 2 ce jeudi matin.

Craignant «un conflit qui pourrait être la troisième guerre mondiale», Fabien Roussel, qui a obtenu ses 500 parrainages, a appelé sur Twitter ce jeudi le président Macron «à tout faire, en toute indépendance, pour obtenir le cessez-le-feu, le retrait des troupes russes d’Ukraine et la réouverture des négociations pour la paix».

Les candidats ayant reçu plus de 400 parrainages officialisés sur la page internet du Conseil constitutionnel ce jeudi 24 février ont été retenus pour réaliser cet article.

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