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Notre-Dame de Paris : où en est l'enquête, trois ans après l'incendie ?

Les investigations n'ont toujours pas permis d'établir avec certitude la cause de l'incendie. [© Fabien Barrau / AFP]
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Si aucune conclusion n'a été dévoilée à ce stade, de nombreuses enquêtes – judiciaire et administrative notamment – ont déjà été menées pour déterminer ce qui a pu provoquer le terrible incendie qui a partiellement détruit Notre-Dame de Paris, le 15 avril 2019. Que sait-on, trois ans après le drame ?

Peu de choses finalement, sinon que certaines des hypothèses les plus fallacieuses avancées au départ – comme celle d'une attaque terroriste ou d'un chalumeau laissé allumé – ont d'ores et déjà toutes été écartées.

Et si l'on sait de façon quasi-certaine – comme l'avait annoncé le procureur de Paris Rémy Heitz en juin 2019 – qu'il s'agit d'un incendie accidentel, et non criminel, nul n'est actuellement en mesure pour autant d'affirmer ce qui l'a déclenché.

Le drame reste donc toujours à ce jour non-élucidé : les investigations – menées par la Brigade criminelle sous la houlette de trois juges d'instruction parisiens – sont toujours en cours et n'ont toujours pas permis d'établir avec certitude la cause de l'incendie.

Plusieurs défaillances mises en cause

Selon certaines sources proches du dossier, la piste d'une «défaillance électrique depuis un compteur utilisé pour actionner les ascenseurs du chantier» serait désormais avancée. Et ce, alors même qu'il reste encore de nombreuses expertises à mener.

Les centaines d'auditions de témoins réalisées ces derniers mois auraient d'ailleurs permis de relever un certain nombre d'autres défaillances liées à la sécurité de l'édifice, notamment dans son dispositif d'alarme.

Pour rappel, un signal d'alerte avait d'abord sonné une première fois vers 18h18 dans le local sécurité installé dans le presbytère, sans que l'agent n'ait pu en interpréter la cause.

Ce ne fut ensuite qu'à 18h30 que l'alarme incendie fut déclenchée, mais il était déjà trop tard, puisque la charpente médiévale de la cathédrale était déjà en train de se consumer.

L'erreur humaine toujours étudiée ?

Pour autant, si elle n'est «pas privilégiée», «l’hypothèse d'une intervention humaine volontaire ne peut pas être totalement écartée avec certitude à ce stade des investigations», a fait savoir une source policière à l'AFP ce mercredi 13 avril.

«Celles de l'imprudence d'un fumeur ou d'une imprudence de chantier par utilisation d'un outil générateur d'étincelles notamment restent également à l'étude», a ajouté cette source.

Seule certitude aujourd'hui, la justice a confirmé que «la zone de départ de feu» était «celle initialement identifiée lors de l'enquête préliminaire». C'est-à-dire «la sablière du mur gouttereau du chœur à l'angle sud-est de la croisée du transept», qui est un élément en bois de la charpente.

De son côté, Mgr Patrick Chauvet n'a que très peu d'espoir de retrouver un coupable, et ne s'en préoccupe guère. «Depuis le début», le recteur-archiprêtre de Notre-Dame de Paris se dit convaincu que l'incendie est dû à «une suite de coïncidences malheureuses».

Interrogé à ce sujet, celui qui n'a pas quitté le cathédrale depuis l'incendie assure «faire confiance à la police judiciaire», qui «a fait le travail. «Cela m’étonnerait que l’on retrouve la personne responsable, monsieur untel ou société unetelle», a-t-il ainsi confié.

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