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Proportionnelle aux législatives : le précédent de 1986

François Mitterand dans la cour de l'Elysée après avoir nommé Jacques Chirac Premier ministre. La cohabitation durera deux ans. [MICHEL CLEMENT / AFP]

Emmanuel Macron et Marine Le Pen sont tous les deux favorables à l'introduction de la proportionnelle aux élections législatives. Ce mode de scrutin n'a été utilisé qu'une seule fois : en 1986.

A cette époque, François Mitterrand est président de la République depuis 1981. En vue des prochaines élections législatives, il décide en 1985 de remplacer le scrutin majoritaire traditionnel par un scrutin proportionnel départemental à un seul tour.

Mal en point dans les sondages, le président socialiste veut empêcher l'opposition de droite d'obtenir une forte majorité en faisant rentrer dans l’hémicycle des députés du Front national, parti qui émergeait à l'époque.

Mais la méthode ne fait pas l'unanimité. L'opposition dénonce un scandale démocratique et le Premier ministre socialiste Michel Rocard démissionne en signe de désaccord.

Entre 2 et 24 députés par département

Le 16 mars 1986, les Français se rendent aux urnes. Dans chaque département, les différents partis reçoivent un nombre de sièges proportionnel au nombre de voix récoltées. Chaque département élit de 2 à 24 députés, en fonction de son poids démographique.

Au soir du scrutin, François Mitterrand a perdu son pari. La droite composée de l'UDF et du RPR obtient 290 sièges, le Parti socialiste 212, les communistes 35 et le Front national 35.

Malgré l'entrée inédite de députés du Front national à l'Assemblée, la droite remporte de peu l'élection.

Première cohabitation

En conséquence, François Mitterrand nomme Premier ministre le président du RPR, Jacques Chirac, ce qui donne lieu à la première cohabitation de l'histoire de la Cinquième république. 

Sitôt nommé, Jacques Chirac restaure le scrutin majoritaire. La proportionnelle n'a depuis plus jamais été utilisée.

Aujourd'hui, Marine Le Pen propose de rétablir la proportionnelle pour «deux tiers» des députés seulement, le dernier tiers étant attribué d'office au parti vainqueur via une «prime majoritaire». De son côté, Emmanuel Macron s'est dit prêt à aller jusqu'à une proportionnelle intégrale, sans pour autant en faire une promesse de campagne.

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