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Paris : Extinction Rébellion lève le camp... et laisse la Ville nettoyer

Plus de 1.500 personnes ont participé à cette mobilisation, qui s'est déroulée tout le week-end de Pâques. Plus de 1.500 personnes ont participé à cette mobilisation, qui s'est déroulée tout le week-end de Pâques. [© Ludovic MARIN / AFP]

Après avoir passé trois jours au pied de l'arche de la porte Saint-Denis (10e), en plein cœur de Paris, les militants d'Extinction Rebellion ont levé le camp, comme prévu, à la fin du week-end de Pâques. Sur place, ils ont laissé une facture salée à la Ville, qui a dû tout nettoyer mais aussi... réparer les dégâts.

Un «réel succès» selon les organisateurs, qui revendiquent la participation de près de 1.500 personnes à cette grande mobilisation organisée par le collectif écologiste Extinction Rebellion sur les Grands Boulevards au niveau de la porte de Saint-Denis (10e), de samedi matin à ce mardi matin.

Dès 9h45 samedi, des centaines de militants avaient rapidement investi les lieux, souhaitant en faire «une grande agora» pendant le week-end de Pâques, pour dénoncer «l'inaction» des pouvoirs publics face au réchauffement climatique, sous d'immenses banderoles sur lesquelles on pouvait lire «Le monde se meurt, construisons le prochain».

Un mouvement de désobéissance civile, habitué des opérations coup-de-poing lors desquelles les militants s'installent rapidement et bloquent la circulation à l'aide notamment de bottes de foin et de chaînes humaines. En octobre 2019 déjà, le mouvement avait fait parler de lui, après s'être installé durant plusieurs jours sur la place du Châtelet, à Paris. 

Et si l'événement a été bien perçu par les riverains et les badauds du quartier, qui y voyaient une «occupation pacifique» de l'espace public à l'initiative des jeunes autour d'une cause noble, tout comme certains élus écologistes, – tels que l'adjoint EELV à la mairie de Paris chargé des transports, David Belliard, qui s'est félicité sur les réseaux sociaux de retrouver la «voix de l'écologie dans la rue» –, d'autres ont fait grise mine.

Des tags à enlever, des dégâts à réparer 

Fulminant contre ceux qui estiment que «tout s'est bien passé», l'élu Changer Paris à Paris Centre, Aurélien Véron, a de son côté fait part de sa colère, jugeant que l'événement n'avait pas été une si belle réussite ni «pour les riverains, ni pour les commerces, ni pour Paris». «Ça parle écologie, alors on pardonne tout. Même le poids lourd diesel qui vient retirer les tentes», a-t-il dénoncé.

Lui a jugé «dingue» que ce mouvement ait obtenu l'autorisation de «bloquer un axe majeur parisien plusieurs jours avec la bénédiction de la mairie de Paris (qui laisse son immense banderole place de la République) et celle des forces de l'ordre», et regrette que la charge de «nettoyer le chaos» ait été laissée aux agents chargés de la propreté de la Ville.

Des critiques également formulées par de nombreuses personnes sur Twitter, choquées de voir dans quel état la place avait été laissée par les militants. Des centaines de tags sont notamment à dénombrer sur les façades des immeubles et des commerces du quartier, qui n'ont pas été nettoyées avant le départ des derniers militants.

Lundi pourtant, le maire de Paris Centre Ariel Weil avait été très clair : «vous avez pu chanter et parler et presque rien casser, mais ce soir en partant, merci de nettoyer le sol et d’enlever tous les tags sur les façades». «Ce n’est pas à nos équipes de propreté de le faire», avait-il souligné.

Sauf que ce mardi après-midi, force est de constater que plusieurs équipes de nettoyage ont été déployées sur le terrain, chargées de tout nettoyer. «Le problème, c'est que ça mobilise des équipes qui auraient pu s'occuper ailleurs», glisse-t-on dans les couloirs de l'Hôtel de Ville.

Impossible d'évaluer le coût exact de cette opération propreté, alors que la municipalité parisienne fait appel à des sociétés prestataires pour s'occuper de tels chantiers, mais nul doute que la facture sera salée. Chaque année, elle dépense 8 millions d'euros, rien que pour nettoyer les tags.

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