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Paris : menacé de fermeture, un service de l’hôpital Saint-Louis interpelle Emmanuel Macron et Marine Le Pen

Des dizaines de postes d'infirmiers de nuit seraient actuellement vacants au service d'immuno-pathologie clinique de l'hôpital Saint-Louis, à Paris. Des dizaines de postes d'infirmiers de nuit seraient actuellement vacants au service d'immuno-pathologie clinique de l'hôpital Saint-Louis, à Paris.[© F. Marin/ AP-HP]

Mobilisée pour faire entendre leur détresse, l'équipe médicale de l'hôpital Saint-Louis (10e) a interpellé Emmanuel Macron et Marine Le Pen, les invitant à venir à sa rencontre ce mardi 18 avril. Elle se bat pour sauver son service d'immuno-pathologie clinique «menacé de fermeture à très court terme».

En cause ? Le manque d'infirmières et d'infirmiers de nuit. «Nous ne sommes ni les premiers ni les derniers à devoir fermer un service pour cette raison : la pénibilité du travail de nuit et ses répercussions sur la santé ne sont pas compensées par la prime de 9.63 euros brut par nuit», peut-on lire dans une lettre ouverte adressée par ce service de pointe aux deux candidats à l'élection présidentielle, Emmanuel Macron et Marine Le Pen.

Un service «très spécialisé», qui prend en charge des maladies rares et certains cancers hématologiques et qui n'aurait à ce jour «pas d'équivalent en Ile-de-France». Et l'équipe est formelle : «il ne s'agit pas d'une fermeture programmée pour défaut d'occupation des lits», ni «d'une vacance de postes d'infirmières de jour ou de cadre de santé» ou «d'une fermeture pour défaut de formation des étudiants et des internes» mais il s'agit bien d'un manque de personnel pour y travailler la nuit.

AUCUN CANDIDAT POUR LES POSTES DE NUIT

Pire, selon l'équipe médicale de l'hôpital Saint-Louis, «des dizaines de postes restent vacants malgré leur budgétisation, faute de candidatures». Seule solution aujourd'hui : le recours à l'intérim. Sauf qu'avec cette solution qui «n'en est pas une», «il manque la continuité et l'expertise nécessaires pour dispenser ces soins très spécialisés, qu'on ne peut attendre d'un personnel intérimaire», sans parler du «coût de l'intérim pour l'hôpital bien supérieur à l'embauche de nouveaux infirmiers».

Une situation confirmée par l'AP-HP (Assistante Publique - Hôpitaux de Paris) qui n'a pu que constater «le départ de 11 IDE [Infirmiers en soins généraux, ndlr] titulaires sur une équipe de 12 IDE nécessaires au bon fonctionnement de l’équipe de nuit», et ce, notamment après l'épidémie de Covid-19. Des départs «essentiellement liés à des motifs d’ordre personnel (départs à la retraite, déménagements en régions...)» selon l'AP-HP.

La fermeture du service «n'est pas envisagée»

Mais l'institution s'est voulue rassurante : «contrairement aux informations qui circulent, la fermeture de ce service d’excellence n’est pas envisagée». «Le service d’immuno-pathologie clinique de l’hôpital Saint-Louis fonctionne avec des effectifs complets : 15 postes d’infirmiers ou infirmières diplômés d’Etat (IDE) pourvus sur 15 postes ouverts, preuve de son attractivité», souligne l'AP-HP.

«La situation devrait s’améliorer sensiblement à l’automne 2022 avec plusieurs recrutements d’ores et déjà assurés», ajoute la direction dans un communiqué, affirmant qu'«un plan de soutien transitoire reposant sur l’équipe de suppléance, des intérims de longue durée et des gardes d’IDE volontaires permettra de garder le service ouvert» d'ici là.

En attendant, le service d'immuno-pathologie clinique reste mobilisé, bien décidé à faire entendre ses revendications. Notamment lors d'un happening organisé à partir de 14h30 ce mardi 19 avril, au 40 rue Bichat (10e) devant l’hôpital Saint-Louis à Paris. «Patients, personnels et étudiants» seront présents «pour prendre acte des moyens» qui seront «mis en œuvre pour valoriser le travail à l'hôpital».

Même s'il y a peu d'espoir d'y voir débarquer l'un des deux candidats à la présidentielle, à qui il ne reste qu'une semaine pour convaincre et soumis à un emploi très chargé à quelques jours du second tour. Peu importe qu'ils viennent ou non, tant que ces derniers s'engagent à «reconnaître la pénibilité du travail de nuit et de le valoriser de façon significative». 

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