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Paris : un marabout star d'une pièce de théâtre dans le 15e, une association crie au «scandale»

L'animal en question vit dans une volière auprès de ses propriétaires depuis 33 ans. L'animal en question vit dans une volière auprès de ses propriétaires depuis 33 ans. [Photo d'illustration / © Blessed Isaac Olupot / Unsplash]

«Scandaleux», s'exclame l'association Paris Animaux Zoopolis (PAZ), qui dénonce depuis plusieurs jours le recours à un marabout, cet immense oiseau sauvage originaire d'Afrique, dans un spectacle théâtral donné ce jeudi 19 mai dans le Montfort Théâtre (15e).

Depuis plusieurs jours, l'association Paris Animaux Zoopolis (PAZ) – qui milite pour le bien-être animal – se bat pour   faire interdire un spectacle de théâtre organisé ce jeudi au Théâtre Montfort, situé rue Briançon, au cœur du parc Georges-Brassens (15e), dont l'un des acteurs phares est un marabout, cet immense oiseau sauvage venu d'Afrique.

«Le Montfort Théâtre propose un spectacle avec un marabout et animaux domestiques», déplore l'association, soulignant que la municipalité parisienne a autorisé ce  spectacle, alors même qu'elle «avait annoncé la fin de l'utilisation des animaux non-domestiques dans les spectacles dans les lieux appartenant à la Ville de Paris en 2019».

A partir de ce jeudi, et jusqu'au 11 juin, la troupe du Théâtre Bromesko présente son spectacle «Le Jour du Grand Jour» sur l'esplanade du parc Georges Brassens, qui a vu s'installer la compagnie qui possède plusieurs animaux sauvages, dont ce marabout installé dans une volière.

«Du théâtre forain loufoque»

Du théâtre forain qualifié de «loufoque», qui fait intervenir divers animaux «tous domestiqués» qui appartiennent à la troupe.   «Il y a aussi, et toujours chez eux, du vin, de la musique et autour des animaux, des rêves, de la légèreté, du rire et beaucoup de profondeur aussi», peut-on lire dans la description du spectacle.

Pour l'association PAZ, qui «exige le retrait de tous les animaux dans ce spectacle», l'important est surtout de se battre contre la domestication d'animaux sauvages. Un symbole pour ces militants, qui  expliquent   que «les oiseaux sauvages captifs» sont brutalement séparés de leurs congénères et «brisés psychologiquement» parfois dès la naissance.

Et de citer la Fédération des vétérinaires d'Europe (FVE) qui  expliquait en 2015 «que les animaux sauvages captifs ont le même patrimoine génétique que leurs congénères en liberté. Ils ont donc les mêmes besoins».

Si le maire du 15e arrondissement de Paris, Philippe Goujon, avait de son côté émis un avis défavorable quant à l'installation de cette compagnie dans son arrondissement, la mairie centrale avait de son côté validé le spectacle. 

Dressé, apprivoisé ou domestiqué ?

«C’est un scandale que la Ville de Paris puisse autoriser un tel spectacle, organisé par un théâtre parisien, sur un terrain appartenant à la Ville, alors qu’ils avaient annoncé dès 2019 que cela n’arriverait plus jamais», s'offusque Amandine Sansivens, la co-fondatrice de PAZ, dans Le Parisien.

Interrogé à ce sujet par nos confrères, l'adjoint à la mairie de Paris chargé de la condition animale, Christophe Najdovski, a répondu que ce marabout était «un cas très particulier, unique même». «L’animal n’est pas dressé pour faire un numéro, il est totalement domestiqué. Il vit avec ses propriétaires depuis trente-trois ans», note l'élu. 

«Vous confondez "apprivoisé" et "domestiqué"»,  précise de son côté l'association PAZ, qui juge   la    déclaration de Christophe Najdovski «scientifiquement inexacte» dans la mesure où «les marabouts sont sauvages».

Difficile de savoir qui détient la science exacte dans cette affaire, alors que la troupe du théâtre Bromesko – portée par le couple Igor et Lily promus  chevalier des arts et des lettres par le ministère de la Culture – est justement reconnue à travers l'Europe pour son spectacle avec ses animaux, et notamment sa volière.

Pour le théâtre, qui s'est défendu auprès de la municipalité parisienne, «l’animal n’est pas contraint à jouer un rôle, il entre en scène et va naturellement vers ses propriétaires comme il le fait au quotidien. Il monte sur leur dos, s’assoit sur leurs genoux et sort de la scène».

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