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L'édito d'Agnès Verdier-Molinié : «l’inflation c’est... des impôts en plus !»

Agnès Verdier-Molinié, directrice de la fondation IFRAP, consacre son édito de ce vendredi 27 mai à l'inflation qui pourrait prochainement dépasser les 7% en France.

Les chiffres que nous avons pu consulter à la Fondation iFRAP sont éloquents : en mars 2022, nous avons un niveau de recettes de l’Etat en hausse de 27 % par rapport à 2021... Avec 79 milliards on est bien au-dessus de l’an dernier, où elles étaient à 62 milliards. Et si on remonte à 2019, en considérant que les années 2020 et 2021 sont des années atypiques, on est tout de même très au-dessus puisqu’à fin mars 2019, les recettes de l’Etat étaient de 63 milliards d’euros.

Dans ces 27 %, il faut reconnaître qu’il y a des recettes autres que fiscales, des recettes non-fiscales, pour 9 milliards d'euros. Si on les retire, on a quand même 15 % d’augmentation des recettes de l’Etat en un an. C’est l’impôt sur les sociétés, payé par les entreprises, qui augmente le plus avec 23 % de 9 à 11 milliards d'euros. Ensuite, c’est la TVA qui augmente avec 17,6 % d’augmentation et l’impôt sur le revenu avec plus ou moins 15,2 %. Pour la TVA, on comprend bien que c’est lié à l’augmentation des prix à la fois dans l’énergie, les matières premières et l’alimentaire et pour l’impôt sur le revenu, c’est aussi lié au fait que le barème de l’IR a été revu de seulement 1,5 % d’inflation dans le budget 2022, alors que l’inflation est beaucoup plus élevée !

En quelque sorte, l’inflation permet de remplir les caisses publiques et de ponctionner l’épargne des Français. Et pas que celles de l’Etat, on devrait aussi avoir beaucoup plus de recettes de cotisations sociales que prévu cette année. Déjà en 2021, la masse salariale a augmenté de 7 % et il faut s’attendre à la voir monter encore... L’expression est fausse, car il y a un déficit prévu de plus de 100 milliards d’euros, mais oui, on va vers un surplus de recettes publiques qui pourrait arriver, en tout, autour des 50 milliards d’euros par rapport aux prévisions. Une bonne partie sera dépensée cet été avec la loi pouvoir d’achat qui devrait coûter autour de 20 milliards. Cela devrait poser non pas la question de la cagnotte, mais la question de la baisse des impôts : suppression de la TVA qu’on paye sur les taxes sur l’énergie par exemple (11 milliards par an) et revalorisation du barème de l’IR...

Et si, plutôt que de dépenser plus, on parlait de taxer moins ? Si cela continue le taux de prélèvement obligatoire de 2022 va retourner vers les 45 % de la richesse nationale et on aura cranté encore plus de dépenses récurrentes ! Baisser les impôts et se désendetter devraient être les priorités.

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