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Pourquoi les diplomates français font-ils grève aujourd'hui ?

Ce mouvement social fait écho à la grogne de nombreux diplomates français à propos de leurs conditions de travail. [JEAN-PIERRE MULLER / AFP]

Mécontents de la détérioration de leur statut ces dernières années et de la réforme de la haute fonction publique actée en avril dernier, six syndicats et un collectif de 500 jeunes diplomates ont appelé à une grève massive ce jeudi 2 juin.

La dernière grève dans le secteur datait de 2003. Un mouvement social, peu commun, dans l’histoire de l'institution, va toucher le Quai d’Orsay aujourd'hui. Il fait écho à la grogne de nombreux diplomates français, se plaignant de conditions de travail difficiles et de la promulgation de la réforme de la haute fonction publique en avril dernier.

Souhaitée par Emmanuel Macron et publiée au Journal Officiel, cette dernière a créé un nouveau corps d'administrateurs de l'Etat afin que les hauts fonctionnaires ne soient plus rattachés à une administration spécifique.

Touchant directement 700 diplomates français, cette réforme entend fusionner deux corps historiques de la diplomatie française, à savoir les ambassadeurs et les conseillers des affaires étrangères.

Pour les diplomates concernés, cette fusion va faciliter la «mise en extinction» des deux corps et marquer la «fin de la diplomatie professionnelle» française, troisième réseau international derrière les Etats-Unis et la Chine. Afin de marquer leur mécontentement, une journée de grève a donc été organisée ce jeudi à l’initiative d’un collectif de 500 jeunes diplomates et de six syndicats.

Une réforme critiquée par Dominique de Villepin

Dominique de Villepin, ancien ministre des Affaires Etrangères entre 2002 et 2004, puis Premier ministre entre 2005 et 2007, a vivement critiqué la suppression du corps diplomatique français dans un tweet datant du 19 avril 2022.

L’homme politique a regretté «une perte d’indépendance, une perte de compétence et une perte de mémoire».

De nombreux diplomates ont annoncé leur présence pour cette mobilisation, pointant du doigt des conditions de travail précaires. Zacharie Gross, ambassadeur français en Azerbaïdjan, a évoqué «des sous-effectifs», pesant sur les conditions de travail de ses collaborateurs.

De son côté, l’ambassadrice de la France au Koweït, Claire Le Flécher, a dénoncé sur Twitter une «réduction continue des moyens de notre diplomatie».

Dans une tribune publiée dans Le Monde le 25 mai dernier, un collectif de 500 diplomates a regretté une «réduction vertigineuse des moyens» (suppression de 50% d'effectifs en trente ans) et des «décennies de marginalisation du rôle du ministère au sein de l'Etat».

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