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Paris : face aux débordements des terrasses, le maire d'arrondissement aura désormais le dernier mot

Les maires d'arrondissement seront désormais chargés «d'autoriser ou pas» le déploiement d'une terrasse. Les maires d'arrondissement seront désormais chargés «d'autoriser ou pas» le déploiement d'une terrasse. [© Thomas COEX/ AFP]

Face aux débordements constatés dans l'espace public à cause du déploiement des terrasses estivales dans les rues de la capitale, le Conseil de Paris a voté ce mercredi 6 juillet en faveur du transfert du pouvoir de régulation aux maires d'arrondissement.

C'est décidément un sujet qui fâche. Face aux pratiques parfois illégales de certains restaurateurs, qui déploient quotidiennement leurs terrasses estivales en dehors des limites qui leur ont été fixées, les élus parisiens ont voté – grâce à un soutien mutuel des élus de droite et des écologistes – en faveur d'un durcissement des règles, sous le regard avisé des maires d’arrondissement.

Le maire d'arrondissement au cœur du dispositif

«Du côté du groupe Changer Paris, nous proposons de placer définitivement le maire d'arrondissement au cœur du dispositif parce que c'est lui qui est le mieux placé et parce que cela correspond aussi à la philosophie qu'on se fait de l'organisation politico-administrative à Paris», s'est ainsi exprimé David Alphand, élu LR dans le 16e arrondissement.

Concrètement, il s'agit de laisser prendre «la décision finale» aux maires d'arrondissement, «les mieux placés» selon lui pour «autoriser une terrasse ou pas». «C'est l'échelon le plus pertinent quand vous avez une question de terrasse qui se pose», explique l'élu, pour qui «ce sont les seuls à connaître les deux parties, riverains et restaurateurs, et à avoir intérêt à trouver une solution de compromis».

Un vœu voté avec un avis défavorable de l'exécutif mais avec le soutien des élus écologistes, qui ont jugé les demandes des élus de l'opposition «complémentaires» des leurs. Expliquant être «dans une démarche sincère» et «guidée par la raison», la présidente du groupe des élus écologistes au Conseil de Paris, Fatoumata Koné, a réclamé la mise en place d'une régulation au sujet des terrasses estivales.

«Donnons les moyens aux maires d'arrondissement de faire en sorte que ce dispositif puisse tenir et qu'il satisfasse tout le monde, restaurateurs, riverains et Parisiens», a-t-elle ajouté, plaidant «pour que le dispositif des terrasses estivales soit véritablement un succès», avant que le vœu des élus écologistes soit adopté à son tour avec le soutien des élus Changer Paris.

«4.000 verbalisations ont été effectuées»

De son côté, l'exécutif a admis qu'il y avait eu quelques ratés. «Des abus ont été constatés», a de fait reconnu Pénélope Komitès, l'adjointe à la mairie de Paris chargée de l'attractivité et de la résilience, qui a affirmé que la Ville était «mobilisée» pour faire appliquer les règles.

Pour preuve, selon l'élue, pas moins de «4.000 verbalisations ont été effectuées» depuis l'ouverture de la saison le 1er avril dernier, alors que «400 procédures de démontage ont été engagées» en parallèle. Et ce, alors que seulement 3.000 terrasses estivales – contre les 12.000 dites «éphémères» qui avaient poussé en 2020 à la sortie du premier confinement – ont été autorisées cette année.

Alors faudra-t-il attendre la saison prochaine pour voir les maires d'arrondissement chargés de régler les problèmes de terrasses ? Hors de question, rétorque David Alphand, qui assure que «l'idée n'est pas d'attendre 3 mois pour se mettre au travail» et compte bien interpeller la maire «sur les modalités pratiques» de mise en œuvre de ces deux vœux votés au Conseil de Paris.

Un courrier signé par la présidente du groupe Changer Paris, Rachida Dati, devrait être envoyé à ce sujet à la maire de Paris, Anne Hidalgo, dès la fin du Conseil de Paris. Et l'élu de conclure : «Rachida Dati attend la plus grande réactivité de Madame Hidalgo à ce sujet».

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