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Georges Mandel : le résistant français au coeur d'une cérémonie présidée par Elisabeth Borne aujourd'hui

A la veille des commémorations entourant les 80 ans de la rafle du Vel d'Hiv, la cérémonie d'hommage à Georges Mandel (tout à droite à l'image) est très symbolique. [FRANCE PRESSE VOIR / AFP]

Ce vendredi 15 juillet, la Première ministre Elisabeth Borne préside une cérémonie de restitution d’ouvrages spoliés en 1940 et ayant appartenu à Georges Mandel.

Un juste retour des choses. En août 1940, des soldats allemands avaient pillé la bibliothèque de Georges Mandel. Quatre-vingt-deux ans plus tard, Elisabeth Borne rend hommage au ministre mort pour la France en présidant, ce vendredi 15 juillet à l’Hôtel Matignon, une cérémonie de restitution d’une partie de ses ouvrages à ses héritiers.

A la veille des commémorations entourant les 80 ans de la rafle du Vel d'Hiv, la cérémonie est très symbolique. 

C'est à la suite des recommandations faites par la Commission pour l’indemnisation des victimes de spoliations (CIVS) que cette journée rendant hommage et réparation à Georges Mandel a été décidée. Sous la présidence de la Première ministre, la cérémonie débutera à 11 h au sein de sa résidence officielle. 

Le président de la CIVS, l'ambassadeur de la République fédérale d'Allemagne en France, et l'ayant-droit de Georges Mandel prendront tour à tour la parole avant de procéder à la restitution des ouvrages dérobés durant la guerre. 

Elisabeth Borne prendra à son tour la parole aux alentours de 11h30 pour rendre hommage à l'ancien ministre français, assassinée le 7 juillet 1944 par des miliciens. 

Un journaliste devenu politique

S’il est passé à la postérité sous le nom de Georges Mandel, l’ancien ministre est né Louis Rothschild. Un nom qu’il abandonnera au profit du nom de jeune fille de sa mère et de son second prénom à l’âge de 17 ans. À l’époque, le jeune Louis s’est lancé dans le journalisme avant de s’engager en faveur d’Alfred Dreyfus.

C’est pour éviter la confusion avec ses homonymes de la famille de banquiers du même nom, que Louis Rothschild devient Georges Mandel. Il sera membre de la rédaction du journal l’Aurore avant de devenir lui-même patron de différents journaux. Resté proche de Georges Clémenceau après son passage à l’Aurore et réformé lors de la conscription de la Première Guerre Mondiale car physiquement inapte, il est devenu son chef de cabinet en novembre 1917.

Trois ministères en six ans

Dès 1910, le jeune journaliste a des volontés politiques, il devra attendre 1919, pour être enfin élu député de la Gironde et ce n’est qu’en 1934 que Pierre-Etienne Flandin, alors Premier ministre, lui offre son premier poste ministériel. Il devient ministre des PTT.  Un ministère technique dans lequel Georges Mandel œuvrera pour l’amélioration des relations entre l’administration et les usagers.

Un exemple de son action est souvent évoqué, les visites de façon anonyme du ministre dans des bureaux de postes. Georges Mandel, venait alors se fondre dans la masse des usagers et dévoilant son identité de ministre des PTT, il réprimandait les agents qui ne se comportaient pas de façon courtoise.

C’est également sous son égide, que la télévision et les premières émissions ont été lancées en France.

En avril 1938, il est nommé ministre des Colonies. Sous son impulsion, son ministère luttera contre les mouvements nationalistes qui éclosent au Maghreb. Sentant le conflit mondial émergé, Georges Mandel a lancé en amont la préparation militaire des colonies françaises.

Devenu ministre de l’Intérieur durant un mois en 1940 au début de la Seconde Guerre mondiale, il a aidé le général de Gaulle dans sa décision de quitter la France pour Londres.

Mort assassiné pour la France

Georges Mandel a quitté son poste de ministre en juin 1940 et est arrêté lors d’un dîner par des gendarmes sur ordre du maréchal Pétain. Il était alors accusé de préparer une rébellion contre le gouvernement. Un prétexte fallacieux qui s’avèrera être un coup monté de l’extrême droite française. Pétain finira par le faire libérer et présentera ses excuses à la suite de cette machination.

De confession juive, Georges Mandel sera arrêté en zone libre en novembre 1942. Déporté dans un camp spécial dédié aux hommes politiques près de Buchenwald, il retrouve Léon Blum. En juillet 1944 il est rapatrié en France où il sera livré à la Milice.

Le 7 juillet 1944, Georges Mandel est transféré. Les miliciens ont alors simulé une panne de voiture dans la forêt de Fontainebleau avant de l’abattre de seize balles dans le dos. Un assassinat qui avait pour but de venger la mort du ministre de l'Information, Philippe Henriot, exécuté par la Résistance. Enterré au cimetière de Passy, une des avenues jouxtant ce dernier porte son nom.

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