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Que sont les «superprofits», dont la taxation est en débat ?

Les entreprises liées à l'énergie profitent de la crise actuelle et de l'explosion des prix. [Christophe ARCHAMBAULT / AFP]

Les commentaires sont nombreux sur les superprofits générés actuellement par certaines entreprises. De quoi est-il question ?

Superprofits. Le terme est devenu à la mode depuis l’été et la crise économique déclenchée en parallèle de la guerre en Ukraine. De nombreuses voix s’élèvent en France pour appeler à les taxer, tandis que certains pays le font déjà. Mais de quoi parle-t-on ?

Quand Le Robert les définit simplement par des «profits très importants», le Larousse les désigne comme des «profits considérables, au-dessus des profits habituels». Dans le débat actuel, il s'agit de cette notion d’argent gagné par une entreprise de façon supérieure à la normale, qui est à mettre en avant.

Des profits qui explosent uniquement grâce à la conjoncture

Les personnes militant pour leur taxation dénoncent en effet un enrichissement lié uniquement à la conjoncture. Comme en ce moment avec la crise énergétique. L’Agence internationale de l’énergie avait estimé en mars dernier que les hausses des cours du pétrole, du gaz ou de l’électricité permettraient aux entreprises européennes du secteur d’engranger jusqu’à 200 milliards d’euros de surplus de bénéfices. Sans avoir à lancer d’investissements particuliers.

TotalEnergies est devenue en France l’une des entreprises symboles de ces superprofits. Elle a en effet enregistré un résultat net de 18,3 milliards d’euros au premier semestre. Soit trois fois plus que l’an dernier pour la même période.

Le secteur de l'énergie n'est pas le seul

Si, actuellement, les entreprises liées à l’énergie sont les plus à même de réaliser des superprofits, ceux-ci peuvent exister dans n’importe quel secteur, en fonction des événements mondiaux. Ainsi, outre la guerre en Ukraine, des multinationales ayant pu en réaliser grâce à la pandémie de Covid-19 ont aussi pu être pointées du doigt (comme les laboratoires pharmaceutiques). De même, des armateurs sont actuellement favorisés par l’explosion des prix du fret. CMA-CGM (La Compagnie maritime d’affrètement – Compagnie générale maritime) a ainsi indiqué en avoir réalisé pour 14,8 milliards de dollars (un dollar vaut actuellement environ un euro) sur les six premiers mois de l’année. L’année précédente était déjà un record, avec 17,9 milliards de dollars.

Une taxe sur ces superprofits a été demandée par une partie de la classe politique française, notamment le Rassemblement national et la Nupes. Les membres du gouvernement ne semblent pas accordés sur la question. Si Bruno Le Maire, ministre de l’Economie, a indiqué la semaine dernière ne pas savoir ce qu’est un superprofit, Elisabeth Borne, Première ministre, a de son côté affirmé ne pas «fermer la porte» sur une taxation. Elle a néanmoins précisé qu’elle préférerait que les entreprises s’engagent plutôt à baisser les prix de vente ou augmenter leurs salariés.

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