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Île-de-France : Valérie Pécresse met la pression sur les opérateurs face au manque de bus

Sur certaines lignes de bus de la RATP, 26 % de l'offre ne serait plus assurée. Sur certaines lignes de bus de la RATP, 26 % de l'offre ne serait plus assurée. [© STEPHANE DE SAKUTIN / AFP]

Alors que jusqu'à 26 % de l'offre n'est pas assurée sur certaines lignes des transports en commun franciliens, la présidente de la région et d'Ile-de-France Mobilités (IDFM), Valérie Pécresse, a convoqué, ce mardi 27 septembre, l'ensemble des opérateurs pour leur mettre la pression et trouver des solutions afin de recruter massivement de nouveaux conducteurs.

Elle a haussé le ton. Face à une situation devenue intolérable pour les usagers, qui souffrent de la baisse significative de l'offre dans les transports en commun franciliens, Valérie Pécresse a tenu à rappeler ce mardi aux opérateurs les obligations qui sont les leurs de tenir les engagements de leur contrat. Dès aujourd'hui, ils devront mettre tout en œuvre pour recruter massivement et offrir à nouveau une offre à 100 %, s'ils ne veulent pas risquer de recevoir un malus en fin d'année.

Problème de recrutement et offre dégradée

Au cœur du problème : les difficultés de recrutement dans le secteur des transports, qui – comme le rappelle Ile-de-France Mobilités – «n'est pas propre à la région, mais touche l'ensemble du pays et toute l'Europe». En Ile-de-France, selon IDFM, il manque donc toujours une cinquantaine de conducteurs de trains sur 2.650, une centaine de conducteurs de métro sur 2.500, jusqu'à 800 chauffeurs de bus en grande couronne sur 12.000 et toujours 700 chauffeurs de bus à la RATP sur 16.000.

Une réalité face à laquelle Valérie Pécresse a proposé des solutions et un accompagnement, en mettant en avant une campagne de communication pour faire la promotion des métiers du transport, en mettant en place des aides pour l'emploi et la formation de nouveaux conducteurs à destination des différents opérateurs ou encore le doublement d'une prime, de 1.000 à 2.000 euros, pour financer les formations dans les CFA de la région.

Autre point sur lequel Valérie Pécresse a annoncé pouvoir soutenir les opérateurs : la rapidité de délivrance du permis D, obligatoire pour conduire les bus, et transporter du public, au sujet de laquelle l'élue francilienne va demander à l'Etat d'accélérer. «Aujourd'hui, une fois la formation terminée, cela prend deux, trois voire quatre mois avant de recevoir la validation des ministère de l'Intérieur et de l'Education nationale pour que cette formation soit validée», déplore-t-on chez IDFM, soulignant qu'entretemps, la plupart des candidats ont «trouvé un autre emploi».

De son côté, la RATP assure être «pleinement mobilisée» pour accélérer le recrutement de nouveaux conducteurs, à travers des actions institutionnelles, telles que des partenariats avec Pole Emploi ou des journées «portes ouvertes», mais aussi en s'appuyant sur ses propres supports de communication, avec des messages affichés sur les panneaux «Info voyageurs». «Nous utilisons tous les canaux de communication en notre possession pour inciter les gens à postuler, et pour essayer d’aller chercher d’autres candidats», avait ainsi fait savoir le groupe dans un communiqué.

Un navire bientôt sans capitaine

Et il y a urgence tant le manque de bus dans la région est synonyme d'allongement des temps de parcours et d'incertitude dans le déplacement des usagers, entraînant inévitablement la fuite de ces voyageurs vers d'autres moyens de transports. «C'est un vrai souci», concède-t-on chez IDFM, où l'on se dit «inquiet», alors même que la présidente actuelle de la RATP Catherine Guillouard doit quitter ses fonctions et un navire en perdition.

«Nous allons demander à l'Etat de trouver un remplaçant ou remplaçante le plus rapidement possible avec pour première mission d'apaiser les relations sociales au sein de l’entreprise», explique-t-on chez IDFM, et ce, alors même qu'un préavis de grève qui risque d'être particulièrement suivi chez les conducteurs de bus a déjà été déposé pour ce jeudi 29 septembre.

En attendant les améliorations, «le message est passé» assure-t-on chez IDFM, reste à savoir si les opérateurs vont enclencher des changements rapides pour revenir à une offre plus décente. Si ce n'est pas le cas, ils risquent de ne pas être payés à 100 % au moment de faire le bilan de fin d'année, «avec un système de bonus-malus lié à la qualité de service». Mais chez IDFM, on préférerait ne pas en arriver là : «Notre objectif est de distribuer des bonus».

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