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Police judiciaire : Gérald Darmanin défend une réforme «courageuse, indispensable et difficile»

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a tenu à rassurer les membres de la police judiciaire.[Emmanuel DUNAND / AFP]

Dans un entretien publié ce dimanche, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a fait part de son soutien à la réforme de la police judiciaire.

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a défendu dimanche dans une interview au Parisien la réforme très controversée de la police judiciaire, qu'il présente comme «courageuse, indispensable et difficile», deux jours après l'indignation suscitée par le limogeage du patron de la zone sud de la PJ.

Selon lui, cette réforme «bouscule des habitudes et il est normal qu'elle suscite des contestations» mais «certaines limites ne doivent pas être franchies», a ajouté le ministre en dénonçant les «images choquantes» de la manifestation des enquêteurs à Marseille.

Jeudi, le Directeur général de la police nationale (DGPN) Frédéric Veaux, venu à Marseille présenter sa réforme, a dû traverser une «haie du déshonneur» formée par quelque 200 enquêteurs opposés au projet. Le lendemain, Eric Arella, patron respecté de la PJ du sud de la France, était limogé.

«avoir le sens de l'apaisement»

«Le directeur général a le choix de ses collaborateurs. Le lien de confiance entre eux était rompu», a déclaré le pensionnaire de la place Beauvau au quotidien francilien.

«Il est évident» que certains manifestants «pourraient être redevables de sanction», a-t-il poursuivi, en précisant cependant avoir demandé au Directeur central de la police judiciaire, Jérome Bonet, «d'avoir le sens de l'apaisement». 

Le projet de réforme prévoit de placer tous les services de police à l'échelle du département - renseignement, sécurité publique, police aux frontières (PAF) et police judiciaire (PJ) - sous l'autorité d'un seul Directeur départemental de la police nationale (DDPN), dépendant du préfet.

«aucune suppression d'effectif»

Les opposants au projet dénoncent le risque d'un «nivellement vers le bas» de la PJ et un renforcement du poids du préfet dans les enquêtes.

Il n'y aura «aucune suppression d'effectif, aucune suppression d'office central, aucune suppression de service ou d'antenne locale», a ajouté Gérald Darmanin, en assurant que cette décision est un «amendement du projet de la DGPN».

Comme il l'avait dit vendredi devant le syndicat des cadres de la sécurité intérieure (SCSI), le ministre explique avoir «commandé un audit», auquel l'inspection générale de la justice doit être associée et qui «sera rendu mi-décembre».

«Nous discuterons à partir de là avec les organisations syndicales pour amender la réforme en fonction des remarques pour une mise en place en 2023», a ajouté Gérald Darmanin, sans donner de date plus précise.

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