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Mondial de l’auto 2022 : le salon de retour dans un contexte tendu pour la voiture

Renault est la seule marque à sortir le grand jeu durant le Mondial de l'auto en présentant la nouvelle Renault 4. [Tobias SCHWARZ / AFP]

Le Mondial de l'auto ouvre ses portes ce lundi 17 octobre à Paris. Le secteur, régulièrement pointé du doigt pour ses émissions de CO2 et le nombre de morts sur les routes, tente de redorer son blason.

Une année sur deux, le Mondial de l’auto a longtemps marqué le mois d'octobre à la Porte de Versailles, rassemblant un million de visiteurs pendant deux semaines. Mais depuis quatre ans, avec l'annulation de l'édition 2020 à cause du Covid-19, les amateurs de belles carrosseries rongent leur frein. Dans un contexte compliqué pour l'industrie automobile, l’événement est de retour à partir d'aujourd'hui, et jusqu'au 23 octobre, dans une version plus light : entre 300.000 et 400.000 personnes sont attendues, sur une semaine seulement.

Emmanuel Macron compte visiter longuement le salon lors de la journée pour la presse aujourd'hui, avant l'arrivée du grand public demain. Le président de la République devrait faire des annonces sur l'offre de location d'électrique à 100 euros pour les foyers modestes, a indiqué l’Elysée vendredi soir.

Mais les salons ont-ils encore un intérêt, alors que l'automobile provoque encore trop d'émissions de CO2 et de morts sur les routes, entre autres ?

Une période compliquée pour les salons

La profession est très partagée depuis une dizaine d'années, et les marques se ruent sur internet pour construire leur image.

En 2021, le salon de Munich, qui tentait de s'ouvrir au vélo et autres mobilités, a été perturbé par de grandes manifestations écologistes. Le salon de Genève a été annulé à trois reprises, et prévoit une édition délocalisée au Qatar.

«L'immense majorité des constructeurs nous a dit qu'ils ne veulent plus de salons, a expliqué lors de la présentation Luc Chatel, coorganisateur du salon via la Plateforme automobile. On pense que c'est une erreur, on va essayer de leur démontrer qu'ils ont eu tort».

«présenter le meilleur de ce qu’on fabrique»

Pour lui, «chaque édition devra se réinventer» car «les salons sont l'illustration de ce qui se passe dans la filière», confrontée à un virage historique et très coûteux vers l'électrique.

Dans cette optique, le directeur général de Renault Luca de Meo a déclaré que le salon de l’auto était l’occasion de «présenter le meilleur de ce qu’on fabrique». Selon lui, «les salons de l’auto continueront de déplacer les foules».

Il doit d’ailleurs, en compagnie d’autres dirigeants, s'exprimer ce mardi lors d'un sommet consacré à l'automobile. Auparavant, ceux qui ont des usines en France auront dîné dimanche soir avec le président de la République.

Les constructeurs allemands font faux-bond

Durant ce Mondial de l’auto, Renault est la seule marque à sortir le grand jeu en présentant la nouvelle Renault 4, descendante de la fameuse «4L», un SUV électrique qui trônera au côté de la nouvelle Renault 5, électrique elle aussi. Dans le même groupe, Dacia et Alpine présentent des concepts futuristes.

Du côté de Stellantis, Peugeot, Jeep et DS présentent quelques nouveaux modèles, tandis que Citroën a montré son concept «durable» Oli en amont du salon.

Les autres stars du salon, avec leurs grands stands, sont Ora, BYD ou VinFast, des marques chinoises et vietnamiennes de voitures électriques, qui se lancent à la conquête de l'Europe.

Aucun constructeur allemand ne fera le déplacement : après avoir investi des millions au salon de la mobilité de Munich, en septembre 2021, BMW comme Volkswagen feront l'impasse, avec leurs filiales Mini, Seat, Bugatti, ou Lamborghini.

Seul Mercedes s'invite à Paris pour une soirée le dimanche, mais à l'écart du Mondial. Les constructeurs japonais et coréens brillent également par leur absence.

Plusieurs banques comme la BNP ou le Crédit agricole exposeront des véhicules proposés à la location. Netflix et Lego sont aussi attendus.

Pour attirer les visiteurs (avec un billet entre 16 et 30 euros), le salon a confié un grand stand aux youtubeurs automobiles Vilebrequin, qui exposeront quelques voitures historiques.

Les curieux iront aussi vers les constructeurs innovants comme Hopium et NamX, qui misent sur l'hydrogène, ou vers les tout petits fabricants français Devalliet et Pantore.

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