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Île-de-France : toujours moins de monde dans les transports en commun avec le télétravail

Sur le réseau Transilien, le nombre de clients n'a pas diminué mais ils se déplacent moins qu'avant. Sur le réseau Transilien, le nombre de clients n'a pas diminué mais ils se déplacent moins qu'avant. [© PATRICK KOVARIK / AFP]

Alors que le télétravail s'est généralisé, la fréquentation dans les transports en commun franciliens, notamment sur le réseau Transilien, est toujours moindre par rapport à celle qui prévalait avant la crise sanitaire. C'est en tout cas ce que révèle ce jeudi 20 octobre une étude réalisée par l'Institut Paris Région à ce sujet.

«Si le trafic routier sur le réseau structurant est revenu dès mi-2021 à son niveau d’avant-Covid, la fréquentation du mass transit en juin 2022 semble marquer un palier, entre 80 % et 85 % du niveau d’avant-Covid», constate la branche Transilien de la SNCF, qui dévoile ce jeudi une étude partenariale réalisée par l'Institut Paris Région, la Mass Transit Academy SNCF et les bureaux d’études Hove et Sustainable Mobilities.

Toujours abonnés, mais moins présents

Selon cette étude, la généralisation du télétravail a des effets aujourd'hui sur la fréquentation des transports en commun. Car si le nombre de clients n'a pas diminué, ces derniers se déplacent moins qu'avant. De fait, les actifs utilisant le Transilien qui télétravaillent au moins un jour par semaine sont aujourd'hui 55 %, contre 23 % avant la crise sanitaire. Des chiffres qui atteignent 77 %, contre 34 % chez les cadres.

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Autre point soulevé par l'étude : l'apparition du phénomène de «jours de pointe». «A l'échelle de l'Ile-de-France, le vendredi est désormais en écart de 18 % par rapport au mardi», peut-on y lire. Un phénomène qui s'explique par le fait que le vendredi est désormais «un jour télétravaillé par 49 % des télétravailleurs usagers du mass transit, contre 31 % pour le mardi par exemple».

Conséquence : si les usagers des transports en commun comptaient sur le télétravail pour être moins serrés dans les rames, c'est raté. «Mal réparti sur la semaine, le télétravail n'a pas apporté tous les bénéfices escomptés sur les conditions de transport des Franciliens», explique l'étude, qui souligne que «ce déséquilibre dépasse le périmètre des transports et touche la vie économique des territoires».

Concrètement, les centres commerciaux situés à proximité de zones d'emplois ont ainsi vu leur fréquentation baisser de 44 % le vendredi par rapport au jeudi. Pour remédier à ce déséquilibre, l'Institut Paris Région met en avant le «lissage des jours de pointe», un phénomène qui consiste à obliger les salariés à ne pas tous télétravailler les mêmes jours, en particulier les lundis et vendredis.

Et pour ceux qui n'utiliseraient quasiment plus les transports en commun, préférant se désabonner puisque moins présents, l'étude rappelle que «le mass transit est 5 fois moins énergivore que la voiture thermique et que 60 % des déplacements motorisés en Ile-de-France sont actuellement effectués en voiture».

Or, un seul petit point de report de la voiture vers le mass transit représenterait pourtant «une économie d'énergie annuelle d’environ 170.000 MWh, ce qui correspond à la consommation électrique d'une ville de 80.000 habitants».

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