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L'imam Iquioussen reconnaît avoir dit «des choses condamnables»

Hassan Iquioussen, arrêté le 30 septembre dans la région de Mons, en Belgique francophone, est désormais assigné à résidence sous surveillance électronique. [KENZO TRIBOUILLARD / AFP]

Alors que la justice belge a de nouveau refusé mardi de l'extrader, l'imam marocain Hassan Iquioussen s'est confié pour la première fois depuis sa fuite et son arrestation en Belgique.

Il reconnaît avoir dit «des choses condamnables». Dans un entretien donné au Parisien, l'imam marocain Hassan Iquioussen est revenu sur les propos qui lui ont valu un arrêté d'expulsion du territoire français.

Après avoir fui en Belgique, dont la justice refuse de l'extrader en France, le prédicateur s'est confié depuis une maison de Mons (mise à disposition par des amis) où il est assigné à résidence.

Bracelet électronique à la cheville, Hassan Iquioussen a reconnu avoir prononcé des paroles misogynes quand il affirmait que «l'homme ne doit pas laisser sa femme sortir seule du foyer». «Une partie de mon discours, dans le passé, contenait des pans de misogynie», explique-t-il, assurant avoir changé.

«je fais mon mea culpa»

Alors qu'il évoquait dans ses prêches un «gouvernement manipulé par les juifs», l'imam assure aujourd'hui : «là aussi j’ai évolué (...) je fais mon mea culpa».

«Vous savez, à une époque, je faisais 200 à 250 conférences par an, parfois plusieurs par jour. Il m’arrive d’être dépassé par une pensée, par mon vocabulaire», se justifie-t-il quand on l'interroge sur ses propos tenus en 2012 sur les «pseudo-attentats» de Toulouse, Londres ou Madrid.

«En 1995, lors des attentats de Saint-Michel, je me suis tout de suite positionné contre le salafisme violent. Les foudres de Zeus venues d’Algérie se sont abattues sur moi : on me traitait d’imam vendu de la République ! J’ai continué à sillonner les villes de France pour éduquer les jeunes, pour leur dire "ne tombez pas dans le piège de la violence", c’est interdit religieusement, spirituellement, mais surtout humainement !», se défend-il.

«bouc émissaire»

L'imam, qui nie pratiquer de l'«entrisme» islamiste, revient également sur trois mois de feuilleton politico-judiciaire, entre traque par la police, passage en prison et passe d'armes avec le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin - il assure avoir dîné avec lui en 2014.

S'il se dit disposé à «accepter des reproches, un procès», il estime avoir joué le rôle d'un «bouc émissaire, une sorte d’offrande sur l’autel de la politique». Expulsé par la France, le prédicateur témoigne également avoir vécu comme un «choc» de «s’entendre dire : "Vous n’êtes plus digne de vivre en France"».

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