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Paris : à Montmartre, un quartier mobilisé pour sauver son terrain de pétanque

Menacé d'expulsion, le Club Lepic Abbesses Pétanque a jusqu'à la fin du mois pour déposer un dossier pour l'exploitation de son terrain. [© Capture d'écran @emilemeunier]

«Pétanque, nature et convivialité», voici ce qu'offre ce terrain de 765 m2 situé au 17-23 avenue Junot (18e), dans le quartier des Grandes Carrières juste derrière Montmartre. Là, une association de pétanque tente de sauver coûte que coûte son espace de jeu.

Installé là depuis 50 ans, le Club Lepic Abbesses Pétanque (CLAP) à Montmartre est désormais menacé d'expulsion, alors que le terrain de 765 m2 qu’il occupe pourrait passer des mains de la municipalité parisienne à un acteur privé dans les prochaines semaines. Ce week-end, des voisins, des personnalités publiques et de nombreux élus, de tous bords politiques, étaient venus soutenir les membres du club.

Forte mobilisation comme dernier espoir

C'est le cas d'Emile Meunier, élu écologiste dans le 18e arrondissement, qui estime que «ce petit bout de terrain» est l'«un des derniers lieux de Montmartre épargné par la marchandisation» et qu'à ce titre, «il doit le rester». Dernier espoir les élus comme des membres du CLAP : alerter l'opinion publique et mobiliser autour d'eux pour tenter de faire pencher la balance en leur faveur.

Mais le soutien de Yannick Noah, Eric Elmosnino ou Gérard Leclerc suffira-t-il à sauver cet espace de jeu, alors que les 257 licenciés du club se battent contre un projet bien plus grand et sans aucun doute plus rémunérateur. En face, l'Hôtel Particulier Montmartre aurait en effet déposé un dossier auprès de la municipalité afin d'obtenir l'exploitation de cette parcelle bordée d'arbres, préservée du tumulte de la vie parisienne.

«La Mairie de Paris organise un "appel à manifestation d'intérêt concurrent" inéquitable et injuste au profit d’un opérateur privé», explique l'association sur sa pétition diffusée sur change.org et signée par plus de 4.200 personnes, expliquant n'avoir eu «que deux mois pour répondre», et ce, alors «que des démarches pour favoriser un projet privé ont sournoisement commencé il y a plus d'un an».

Jusqu'à fin novembre pour déposer son dossier

Le Clap a désormais jusqu'à la fin novembre pour déposer son dossier et promettre de s'ouvrir davantage aux autres associations du quartier. «On veut rentrer dans les clous», assure le chargé de la communication du club Maxime Liogier, reconnaissant par là que le club ne l'a pas toujours été. De fait, aucun contrat n'a jamais été signé avec la municipalité parisienne, qui tolère leur présence depuis des années.

«Les dirigeants du club font semblant de ne pas comprendre. Ils bénéficient d’une situation acquise depuis longtemps et ne veulent pas perdre ce qu’ils considèrent être un dû», a d'ailleurs fait savoir le maire socialiste de 18e arrondissement Eric Lejoindre, se disant prêt à «clarifier» la situation.

Et ce n'est pas la première fois que ce site préservé fait l'objet de convoitises. Au début des années 1990, un projet de parking sur la parcelle avait mobilisé un certain nombre d'habitants du quartier et conduit plusieurs célébrités, dont Pierre Richard ou Jean-Pierre Cassel, à s'attacher aux arbres. Leur bataille, victorieuse, avait conduit au classement du terrain comme site protégé en 1991.

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