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Crack à Paris : des élèves escortés par la police municipale pour se rendre à l'école

C'est devenu un rituel pour les élèves des écoles maternelle et élémentaire de la rue Charles-Hermite, située dans le 18e arrondissement de Paris : être escortés par la police pour se rendre en classe. Une réponse face à la présence de nombreux consommateurs de crack dans cette rue et les environs.

Depuis plusieurs semaines, c'est le même ballet qui se répète, rue Charles-Hermite (18e), où les policiers municipaux se chargent désormais tous les matins d'escorter les familles et les enfants vers les écoles qui s'y trouvent. Car c'est aussi là le refuge de nombreux consommateurs de crack, qui peuvent parfois être agressifs.

Regroupés «de façon assez nombreuse»

Interrogé à ce sujet, le porte-parole du Collectif Paris 19 Frédéric Francelle, atteste du nouveau quotidien de ces familles. Selon lui, les consommateurs de crack «désormais poursuivis par la police» depuis le démantèlement du square Forceval, à la porte de la Villette (19e) «essaient de se réfugier dans des endroits où on les voit le moins possible».

Et il se trouve que l'un des endroits où on les voit moins «c'est cette espèce d'impasse à côté de cette école maternelle, où ils se regroupent de façon assez nombreuse», poursuit ce Parisien mobilisé depuis des mois pour dénoncer le calvaire vécu par les habitants en raison du crack. Et d'assurer : «c'est tellement dangereux que même les adultes ne passent pas par là».

Des consommateurs potentiellement dangereux

Dangereux puisque selon lui, tout ce que veulent les consommateurs de crack, «c'est consommer». «Une fois qu'ils ont leur consommation, ils sont tout de suite à la recherche du produit mais surtout de l'argent pour en re-racheter, donc les premières choses qu'ils font, c'est d'aller voler des personnes ou des choses», avance le porte-parole.

«Deuxième effet pervers du produit» selon lui, c'est que le crack «les rend à moitié pervers». De sorte que les consommateurs «deviennent à moitié fous, tiennent des propos bizarres, se masturbent devant des écoles. C'est ce genre de choses-là, d'où le fait que la police municipale s'est chargée de protéger les élèves quand ils vont à l'école», explique Frédéric Francelle.

Une «situation suffisamment inquiétante» selon le maire du 18e arrondissement Eric Lejoindre, pour mettre en place ce dispositif d'escorte par la police municipale pour «assurer la sécurité des enfants», «éviter de potentiels drames» et «rassurer tout le monde». Une situation intolérable pour les familles, à tel point que Laurent Nuñez en personne, le préfet de police de Paris, s'était rendu sur place le 28 octobre dernier.

Plus de 1.000 interpellations depuis octobre

Ce jeudi 8 décembre, c'est le directeur territorial de la sécurité de proximité de Paris, Bernard Brobowska, qui s'est rendu sur le terrain pour faire part de la réussite «du dispositif de terrain mis en place jour et nuit pour sécuriser l'ensemble des sites éventuels de repli» des usagers consommateurs de crack, qui a conduit à l'interpellation «plus de 1.000 personnes» depuis le démantèlement du camp du square Forceval.

En outre, pas moins de «216 dealers de crack ont été neutralisés et 16 cuisines de crack démantelées», a-t-il ajouté. Des «résultats significatifs qui restent à consolider» selon le directeur de la DTSP, qui entend poursuivre l'action menée sur le terrain «jour et nuit» par les effectifs des commissariats de police des 10e, 18e et 19e arrondissements, mais aussi par les effectifs des réseaux ferrés et des unités de force mobile.

De nombreux effectifs «présents H24» sur l'ensemble des sites du nord-est de la capitale concernés par une présence massive de consommateurs de crack sur l'espace public, pour en «assurer la sécurisation», réaliser «des interpellations lorsque cela est nécessaire» mais également «des évictions» et permettre «une présence visible extrêmement appréciée de la population et des riverains».

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