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Procès de Jonathan Geffroy : l'ex-jihadiste toulousain condamné à 18 ans de réclusion

Jonathan Geffroy s'est présenté comme un jihadiste repenti devant la cour d'assises spéciale de Paris. [Thomas COEX / AFP]

L'ex-jihadiste toulousain Jonathan Geffroy, 40 ans, a été condamné à 18 ans de réclusion criminelle ce lundi 23 janvier.

La cour d'assises spéciale de Paris a suivi à la lettre les réquisitions du Parquet national antiterroriste (Pnat), ce lundi 23 janvier. Elle a condamné l'ex-jihadiste toulousain Jonathan Geffroy à dix-huit ans de réclusion criminelle pour association de malfaiteurs terroriste. Cette peine est assortie d'une période de sûreté des deux tiers.

Cet ex-combattant de Daesh, qui a vécu en zone irako-syrienne de février 2015 à février 2017, s'est présenté comme un jihadiste repenti. Il n'a toutefois pas convaincu l'avocate générale du Pnat qui l'a décrit comme un «opportuniste» qui a «adhéré sans réserve aux combats de l'EI y compris aux attentats en Europe».

Lors de son interrogatoire, vendredi, Jonathan Geffroy, 40 ans, a pleinement assumé son parcours. «Quand j’arrive en Syrie, je suis fier d’être sur place, a-t-il raconté. On se construit un monde, on se construit une bulle. J’avais mis sur un piédestal l’Etat islamique parce qu’ils avaient conquis beaucoup de territoires. Cette dimension de puissance m’a nourri.»

Il s'est dit «complètement sous l'emprise» de l'organisation terroriste à cette période-là. «J'étais fier d’avoir des armes. Je me sens bien, je rencontre des gens du monde entier qui pensent comme moi. Je suis dans une utopie totale».

Jonathan Geffroy a affirmé avoir changé d'avis à partir du 14 juillet 2016, lors de l'attentat de Nice. «A ce moment-là, je prends conscience de qui ils sont. Aujourd’hui, j’ai déconstruit tout ça, a-t-il assuré devant la cour. Et si je veux être honnête, alors que j’étais parti avec la volonté d’aider les Syriens opprimés par Bachar al-Assad, en fait je ne les ai jamais aidés.»

Sa collaboration avec les autorités minimisée

Pour défendre leur client, plus tôt ce lundi, les avocats de la défense avaient mis en avant sa collaboration avec les autorités françaises, dès novembre 2016. Il était notamment question de révélations faites aux enquêteurs de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), après son interpellation en Turquie, en 2017.

L'avocate générale du Pnat a toutefois minimisé leur poids, insistant sur le fait que «ses déclarations n'avaient jamais été corroborées par les faits». «Aucune affaire n'a été résolue grâce à Jonathan Geffroy, a-t-elle insisté. Ce qu'il a dit (aux enquêteurs) n'a aucune consistance et s'est parfois révélé fallacieux». 

Si elle a suivi les réquisitions du Pnat concernant l'ex-jihadiste, la cour d'assises spéciale de Paris a en revanche été plus clémente envers sa femme, Latifa Chadli, qui comparaissait libre. Elle a été condamnée à cinq ans de prison, dont trois assortis du sursis probatoire, là où le parquet avait requis sept ans de réclusion. Elle ne retournera pas derrière les barreaux puisqu'elle avait déjà purgé deux ans de détention provisoire.

La mère de Jonathan Geffroy, Denise P., était elle aussi jugée pour financement d'entreprise terroriste. Il lui était reproché d'avoir envoyé plus de 18.000 euros à son fils alors qu'il se trouvait en zone irako-syrienne. Le Pnat avait requis trois ans de prison dont 12 mois avec sursis à son encontre, mais elle a finalement été condamnée à trois ans avec sursis.

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