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PS : tout comprendre à la crise qui frappe le parti depuis la réélection d'Olivier Faure

Le Premier secrétaire du parti Olivier Faure a dénoncé une «mauvaise polémique». [CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP]

Depuis l'annonce de la réélection d'Olivier Faure au poste de Premier secrétaire du Parti socialiste, le 20 janvier dernier, le PS est dans la tourmente. Entre contestations du résultat et accusations de fraudes, le congrès du 2023 promet déjà de rester dans les mémoires.

Une élection qui fait couler beaucoup d'encre. S'il a été déclaré une première fois vainqueur, vendredi, de l'élection visant à désigner le Premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure a été contraint de répondre à de nombreuses interrogations et polémiques, sur fond d'irrégularités, qui ont jeté le trouble sur le scrutin. Et la crise est loin d'être terminée malgré une confirmation des résultats ce dimanche.

Une première victoire contestée 

Le malaise trouve son origine dans la matinée du vendredi 20 janvier, lorsque le PS a annoncé officiellement la reconduction d’Olivier Faure au poste de premier secrétaire du parti. Selon les chiffres communiqués, ce dernier avait ainsi récolté 50,83 % des suffrages, contre 49,17 % pour le maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol. 

Mais alors que les deux hommes étaient séparés par moins de 400 voix, les deux camps se sont aussitôt accusés mutuellement d’irrégularités dans les votes et annoncé des recours.

Dans la foulée, la commission de récolement du parti a ainsi passé au peigne fin les résultats du vote des militants et, dimanche, la direction du PS a de nouveau annoncé la réélection d’Olivier Faure au poste de premier secrétaire, avec 51,09 % des voix. Son adversaire, le maire de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol, avec 48,1 % des suffrages, a pourtant continué de dénoncer des fraudes des «irrégularités graves et manifestes». 

De troublantes vidéos 

A l'appui des soupçons d'irrégularités, de troublantes vidéos, postées vendredi par Philippe Doucet, ancien député du Val-d’Oise et ancien maire d’Argenteuil aujourd'hui membre du Conseil national du PS, sur son compte Twitter. 

Sur la première, dans la section à Pierrefitte-sur-Seine (Seine-Saint-Denis), on peut voir des policiers intervenir. «Je vous demande de sortir», indique une militante.

Une deuxième vidéo, à la section de La Courneuve (Seine-Saint-Denis) cette fois, a montré des militants s’enfermant dans une pièce avec l’urne.

A noter qu'avant même la diffusion de ces séquences et l’annonce des résultats, David Assouline, sénateur de Paris et soutien de Nicolas Mayer-Rossignol, dénonçait sur Twitter des «irrégularités massives» ayant «commencé depuis 17h». «Nos contrôleurs mandatés pour surveiller ne sont pas admis dans les bureaux. Les contrôleurs d’Olivier Faure ne sont pas adhérents du PS, se disent membres de la NUPES. Des fausses adresses de bureaux de vote…», écrivait-il sur ses réseaux sociaux. 

Investigations et «passage en force»

En l'état, si Olivier Faure a, de nouveau été reconduit à la tête du parti, Nicolas Mayer-Rossignol est donc loin de s'avouer vaincu et continue d'accuser le premier secrétaire sortant de «passage en force». 

«Olivier Faure n’a pas gagné. Le scrutin est entaché de fraudes», a d'ailleurs encore lancé le maire de Rouen en arrivant, ce lundi, à une réunion qui s’annoncait orageuse au siège du PS, à Ivry (94) avec Olivier Faure et Hélène Geoffroy, la maire de Vaulx-en-Velin (Rhône), éliminée au premier tour de l'élection.

Si Olivier Faure a appelé à un «rassemblement de l'ensemble des socialistes», son souhait risque donc fort de s'apparenter à un voeu pieux et de rester lettre morte. 

En attendant et sauf surprise, le résultat sera officiellement reconnu par un vote des délégués fédéraux du congrès, prévu à Marseille du 27 au 29 janvier prochain.

Le rapport de force est à l'avantage d'Olivier Faure dans ce cas de figure. En effet, l'élu de Seine-et-Marne «compte 102 délégués», a fait savoir Christophe Clergeau, secrétaire national chargé de l'Europe au PS, à nos confrères du Monde, tandis que Nicolas Mayer-Rossignol, associé à Hélène Geoffroy, dispose du soutien de «84 délégués». 

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