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Sexisme : 16 % des hommes pensent qu’une femme agressée sexuellement est en partie responsable, selon un rapport

Dans l’enquête révélée ce lundi, 37 % des femmes assurent avoir déjà subi un rapport sexuel non consenti, dont 7 % sous l’emprise d’alcool ou de drogue. [Illustration Valentine CHAPUIS/AFP]

Le rapport annuel du Haut Conseil à l’Égalité, publié ce lundi, révèle une accentuation du sexisme dans la société française, notamment chez les jeunes. Selon leur baromètre, 16 % des hommes interrogés estiment qu’une femme victime d’une agression sexuelle est en partie responsable de cette dernière.

Des chiffres criants pour un constat sans appel. Le cinquième rapport annuel du Haut Conseil à l’Égalité publié ce lundi révèle une accentuation du sexisme dans la société française, notamment chez les jeunes.

D’après leur «baromètre sexisme», 16 % des hommes interrogés estiment qu’une femme victime d’une agression sexuelle est en partie responsable de cette dernière. Dans la tranche d’âge 25-34 ans, ils sont 23 % à penser qu’il faut parfois être violent avec une femme pour se faire respecter.

Face aux nombreuses dérives sexistes constatées en France, l’instance consultative indépendante lance une grande campagne de sensibilisation de lutte contre le sexisme jusqu'au 27 janvier prochain.

37 % des femmes ont subi une relation sexuelle non consentie

Dans l’enquête révélée ce lundi, 37 % des femmes assurent avoir déjà subi un rapport sexuel non consenti, dont 7 % sous l’emprise d’alcool ou de drogue.

Dans la lignée des violences faites aux femmes, le nombre de féminicides continue d’exploser d’une année sur l’autre. En France, les violences conjugales entrainent la mort d’une femme tous les trois jours. Les dernières données du ministère de l’Intérieur démontrent une hausse de 21 % des violences conjugales, entre 2020 et 2021.

Pourtant, ces violences sont largement minimisées par la gent masculine. 23 % des hommes considèrent qu’on en fait trop sur les agressions sexuelles. Pire encore, quatre hommes sur dix estiment qu’«on s’acharne trop sur eux», et six sur dix assurent que la voix des féministes porte trop dans la société actuelle.

Les pistes données pour lutter contre le sexisme

Pour endiguer le sexisme et les violences faites aux femmes, le Haut Conseil à l’Égalité relaye une série de recommandations à mettre en œuvre en France à court terme. Sur le plan de la sensibilisation, il ambitionne de rendre obligatoire les formations contre le sexisme par les employeurs.

Dans le domaine institutionnel, l’instance milite pour l’instauration d’une obligation de résultats pour l’application de la loi sur l’éducation à la sexualité et à la vie affective dans un délai de trois ans. En cas de non-respect, elle table sur une sanction financière.

Le Haut Conseil à l’Égalité estime que les moyens humains et financiers de la justice devraient être augmentés pour former plus de magistrats jugeant des violences intrafamiliales. Dans la même veine, elle entend créer une Haute Autorité indépendante pour lutter contre les violences sexistes en politique.

Pour freiner le sexisme, l’instance propose aussi de réguler les contenus numériques propageant «des stéréotypes et des représentations dégradantes», à l’image des contenus pornographiques en ligne.

Enfin, elle propose des pistes visant à interdire la publicité pour les jouets genrés, comme en Espagne, ou d’institutionnaliser la journée nationale de lutte contre le sexisme le 25 janvier.

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