Le ministère de l’Éducation va lancer, en mai prochain, une campagne de sensibilisation contre l’homophobie à l’école, axée sur l’accueil et l’intégration des élèves LGBT+. Une initiative qui intervient après le décès de Lucas, un élève de 13 ans qui s’est donné la mort après avoir été harcelé et poussé au suicide en raison de son homosexualité.
Une campagne décisive. Après le décès du jeune Lucas, un élève de 13 ans qui s’est donné la mort après avoir été harcelé et poussé au suicide en raison de son homosexualité, le ministère de l’Éducation a décidé de lancer une grande campagne de sensibilisation contre l’homophobie à l’école, a annoncé mercredi 1er février Pap Ndiaye, affirmant vouloir franchir «une étape décisive» sur ce sujet.
«Nous savons que par rapport aux élèves hétérosexuels, les élèves gays et lesbiennes ont quatre fois plus de risques de faire une tentative de suicide, quand c'est onze fois plus pour les jeunes transsexuels. Nous devons améliorer leur accueil en s'attaquant encore plus fortement aux situations de moqueries, de violences et de harcèlement», a indiqué le ministre de l'Éducation dans un entretien publié mercredi sur le site internet du magazine LGBTQ+ Têtu.
"… C’est pour cela que j’ai décidé de généraliser dans toutes les académies des observatoires des LGBTphobies." https://t.co/hKCUblu09D
— têtu· (@TETUmag) February 2, 2023
«Ces élèves peuvent compter sur moi, et ils doivent pouvoir compter sur les adultes présents dans les établissements, pour mettre fin à chaque situation de harcèlement», a-t-il ajouté. «Je veux être le ministre qui fera franchir une étape décisive dans la prise en compte des personnes LGBT+. C'est pour cela que j'ai décidé de généraliser dans toutes les académies des observatoires des LGBTphobies», a-t-il martelé. Ces observatoires permettront de recueillir de l'information, d'engager des actions de prévention et d'accompagnement des équipes éducatives, ou de mettre en œuvre des formations.
la date du 17 mai retenue
Par ailleurs, «nous allons lancer une campagne forte de sensibilisation lors du 17 mai, journée internationale de lutte contre l'homophobie et la transphobie. Cette campagne sera axée sur l'accueil des élèves LGBT+», a poursuivi Pap Ndiaye dans Têtu. Le ministre souhaite que «les portes soient grandes ouvertes» aux associations qui font de la sensibilisation sur ces sujets, «qui ont un agrément et ont acquis une expertise précieuse».
Les questions d'éducation à la sexualité «sont moins clivantes, notamment politiquement, que par le passé - sauf de la part de l'extrême droite», a-t-il estimé, jugeant que «la société bouge beaucoup depuis dix ans». «Il existe certes un monde réactionnaire agressif qui s'attaque à l'école via les questions LGBT+. Mais je pense qu'il s'agit d'une réaction très bruyante qui ne reflète pas la société actuelle», a-t-il conclu.
Pour rappel, en Île-de-France, le nombre d'actes homophobes recensés sur l'année 2022 affiche une inquiétante augmentation. Selon les chiffres de la préfecture de police de Paris, 441 plaintes en ce sens ont été enregistrées sur les huit premiers mois de l'année, contre 284 sur la même période en 2021. Cela représente une hausse de 55 %.