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Paris : parents d'élèves et enseignants mobilisés face aux 187 fermetures de classes annoncées

Plusieurs dizaines de parents d'élèves, enseignants et élus étaient mobilisés ce mardi devant le Rectorat. Plusieurs dizaines de parents d'élèves, enseignants et élus étaient mobilisés ce mardi devant le Rectorat. [©Twitter@cafepedagogique]

Réunis devant le Rectorat, boulevard d'Indochine (19e), ce mardi 14 février, parents d'élèves et enseignants sont mobilisés contre la fermeture annoncée de 187 classes de maternelle et primaire à Paris à la rentrée prochaine.

«Pas d'économies sur l'avenir de nos enfants», «argent pour le privé, pas pour le public, c'est dégueulasse», peut-on lire sur les banderoles. Plusieurs dizaines de parents d'élèves, d'enseignants et d'élus se sont réunis devant les locaux de l'Académie de Paris ce mardi, pour dénoncer la fermeture de 187 classes dans le premier degré et la suppression de pas moins de 155 postes à la rentrée prochaine.

«Casse de l'école publique»

Ensemble, ils dénoncent non seulement ces fermetures jugées «brutales et inédites» mais surtout le fait que celles-ci risquent de se concentrer massivement sur les écoles dites prioritaires. 

Une véritable «casse de l'école publique», selon la FCPE Paris, qui déplore depuis plusieurs jours la «saignée» qu'allaient subir les établissements parisiens à la rentrée 2023, notamment dans les moins favorisés du nord et de l'est de Paris (18e, 19e, 20e) qui sont les plus touchés par ces fermetures.

Selon eux, l'Académie de Paris prévoit ainsi 187 fermetures de classes dans 180 écoles, dont 56 classes situées en réseau d'éducation prioritaire (48 REP et 8 REP+), alors que seulement 16 ouvertures de classes sont prévues (dont 5 en REP et aucune en REP+).

Avec d'autres syndicats notamment professionnels, dont certains enseignants en grève, ils réclament la mise en place d'«un plan d’urgence» pour éviter ces fermetures, qui ne feront selon eux «que dégrader la situation parisienne».

Dans un communiqué commun, ils expliquent que «l'école va mal, les enseignants sont à bout de souffle, les difficultés scolaires de certains élèves s'aggravent, les conditions de vie des familles se dégradent». Et d'assurer qu'il faut, «pour le service public d'éducation, des moyens à hauteur des besoins».

Le risque étant, selon eux, que les conditions de travail se détériorent davantage, citant déjà des remplaçants en nombre insuffisant, des réseaux d'aides spécialisées aux élèves en difficulté incomplets et le manque d'enseignants et de formateurs spécialisés.

Une mobilisation soutenue par les élus parisiens, à l'instar de François Dagnaud, le maire du 19e arrondissement de Paris, qui assure ce mardi «être aux côtés des parents».

Dans son arrondissement, ce sont pas moins de 19 classes qui devraient ainsi être fermées à la rentrée prochaine. Un chiffre «inédit» selon le maire, qui ajoute qu'il est «hors de question que l'éducation prioritaire soit la grande sacrifiée de cette mesure gouvernementale» et ce, plaide-t-il, «pour que les conditions d'enseignement et d'apprentissage garantissent la réussite de tous les élèves dans nos quartiers».

Des effectifs en baisse

Pour se justifier, l'Académie de Paris avait évoqué de son côté la baisse de la démographie et de la natalité dans la capitale. Et justement, le Rectorat prévoit une baisse de plus de 3.000 élèves à la rentrée prochaine dans le premier degré, qui connaît une érosion continue de ses effectifs depuis une décennie.

En septembre 2022, la ville de Paris avait déjà perdu 4.100 élèves de primaire. Une baisse qui était venue s'ajouter à celle, spectaculaire, de plus de 6.000 élèves enregistrée en septembre 2021, après la crise sanitaire du Covid-19. Erosion qui s'expliquait alors pour moitié, selon la mairie, par des déménagements.

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