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Réforme des retraites : une enquête judiciaire ouverte après des menaces proférées par des policiers sur des manifestants

Ces sept minutes font état d’un comportement menaçant et offensant de la part des officiers de police envers les personnes interpellées. [Thomas SAMSON / AFP]

Un enregistrement audio de plusieurs policiers de la BRAV-M (brigade de répression de l’action violente motorisée) a été dévoilé ce vendredi 24 mars. Les propos tenus à l’égard de plusieurs manifestants ont interpellé le préfet de police. Une enquête judiciaire a été ouverte, a indiqué le parquet de Paris, ce samedi 25 mars.

«La prochaine fois qu’on vient, tu ne monteras pas dans le car pour aller au commissariat […] tu vas monter dans une ambulance pour aller à l’hôpital». De longues minutes de propos menaçants et d'intimidations prononcés par des policiers de la BRAV-M à l’encontre de manifestants contre la réforme des retraites ont été enregistrés cette semaine.

Cet enregistrement, diffusé par Le Monde et Loopsider le 24 mars, a été effectué par une des sept personnes interpellées à qui s’adressaient les policiers. Les deux médias ont sélectionné près de sept minutes sur les vingt que contenait la totalité de l’audio.

Ces sept minutes font état d’un comportement menaçant et offensant de la part des officiers de police envers les personnes interpellées. L’un des agents a donné deux claques à un des manifestants. Après la première, il lui a dit : «tu la fermes ou tu veux la deuxième ?», avant d’ajouter «tu commences à bégayer ! T’en re-veux une, que je te remette la mâchoire droite ?».

Ces invectives se sont succédées, avant que les policiers de la BRAV-M ne soient appelés ailleurs. Avant de quitter les lieux, l’un d’entre eux dit à un manifestant : «t'as de la chance, on va se venger sur d’autres personnes».

Le vendredi 24 mars, le préfet de police Laurent Nuñez avait annoncé avoir saisi l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) à la suite de l’écoute de cet enregistrement. Invité de l’émission C à Vous sur France 5, le préfet de police s’est dit «comme tout le monde, très choqué», avant d’ajouter que «ces propos sont inacceptables […] et posent des problèmes très graves». Il a également tenu à préciser, le lendemain sur le plateau de France Info,«que le comportement de quelques individus ne doit pas jeter l'opprobre sur toute une unité qui, ces dernières années, et singulièrement en ce moment, prouve toute son utilité».

Une enquête a été confiée à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) pour «violences volontaires par personnes dépositaires de l'autorité publique et menaces de crime», a détaillé le parquet de Paris, qui a reçu un signalement le samedi 25 mars. Malgré ces polémiques, Laurent Nuñez a rappelé que le démantelement de la BRAV-M, réclamé par plusieurs députés de la France Insoumise, n'était «pas à l'ordre du jour». 

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