En direct
A suivre

Ariège : une législative partielle relance la guerre des gauches entre PS et LFI

La candidate LFI soutenue par la Nupes, Bénédicte Taurine, a été qualifiée en tête au second tour de l'élection législative partielle de la première circonscription de l'Ariège. [JULIEN DE ROSA / AFP]

La députée sortante LFI-Nupes Bénédicte Taurine affrontera la socialiste dissidente, Martine Froger, au second tour de l’élection législative partielle dans la 1ère circonscription de l’Ariège. Un second tour qui fait renaître la guerre des gauches et qui entérine l’effondrement de la candidate macroniste.

Une guerre fratricide. Ce dimanche 26 mars, les Ariégeois ont qualifié Bénédicte Taurine (LFI-Nupes) avec 31,18% des voix, devant Martine Froger (PS, 26,42%), au premier tour de l’élection législative partielle qui a vu la candidate Renaissance, Anne-Sophie Tribout, pourtant finaliste en 2022, ne récolter qu’environ 10,7% des suffrages. Les deux candidates se retrouvent donc face-à-face pour un second tour qui s’annonce explosif, au cœur d’une lutte de pouvoir au sein de la gauche.

Martine Froger soutenue par la majorité

A l’issue du premier tour de cette élection législative partielle, l'Ariège, terre acquise à la gauche, a été le théâtre d'une lutte d'influence entre la Nupes et ses opposants à gauche. D’un côté, la candidate de la Nupes soutenue par Olivier Faure et La France insoumise, et de l’autre la candidate dissidente soutenue par Nicolas Mayer-Rossignol et les socialistes anti-LFI, la présidente de la région Occitanie Carole Delga, et... le parti présidentiel.

En effet, dans un communiqué, le parti Renaissance a appelé à voter «sans ambiguïté» pour Martine Froger. «L’ensemble des forces républicaines et démocrates doivent se rassembler autour de sa candidature face au projet de rejet, de division et d’insurrection porté par la France insoumise», a détaillé la majorité.

De son côté, la France insoumise a réagi en pointant «une candidate soutenue officiellement par le parti d’Emmanuel Macron» et en affirmant que le second tour sera «un véritable référendum contre la politique d’Emmanuel Macron et son projet de retraite à 64 ans». Pour le cadre LFI Eric Coquerel, «le score en hausse de Martine Froger n'est pas glorieux parce qu'il se nourrit des électeurs macronistes» et de «l'écroulement» de leur candidate Anne-Sophie Tribout, de près de 10 points (10,7%) par rapport à 2022.

Le Parti socialiste divisé

Par ailleurs, au PS, l’annonce de ces résultats n’a fait que relancer les dissensions nées depuis l’élection d’Olivier Faure en tant que premier secrétaire du Parti socialiste. Si ce dernier a salué dans un communiqué la première place de la candidate soutenue par la Nupes, Bénédicte Taurine, et appelé au désistement de la dissidente socialiste Martine Froger, son principal opposant, Nicolas Mayer-Rossignol, a quant à lui affirmé son soutien à la candidate socialiste. 

Et pour cause, bien qu'étant majoritaire au bureau national et au conseil national, Olivier Faure est pris entre deux feux. Nicolas Mayer-Rossignol d’un côté, et de l’autre sa seconde opposante Hélène Geoffroy, proche de François Hollande, qui a également appelé ce lundi dans un communiqué de son courant «Debout les socialistes» à «amplifier la dynamique» de Martine Froger.

Olivier Faure ne peut en effet que constater la hausse de huit points du score de la dissidente par rapport à juin 2022, tandis que celui de Bénédicte Taurine s'est tassé de deux points. La preuve, selon ses détracteurs, que l'accord Nupes, prôné par le premier secrétaire, est en perte de vitesse et que la gauche doit se rassembler sur une ligne de «responsabilité», et non derrière la «rupture» prônée par La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon.

Dans un tweet, Pierre Jouvet, proche d'Olivier Faure, a appelé la dissidente à se retirer. «En cas de duel à gauche au second tour d’une élection, il y a un principe : c’est le désistement républicain. On ne demande pas à la droite et l’extrême droite de choisir. On se retire pour le candidat arrivé en tête», a-t-il estimé. Une demande réitérée dans une communiqué officiel du Parti socialiste, publié ce dimanche.

Pas question d'envisager cette solution dans le camp de Nicolas Mayer-Rossignol : «Le communiqué publié ce soir par le Parti socialiste n’a fait l’objet d’aucune validation, ni par la Direction collégiale, ni par le Bureau national», justifie-t-on chez Refondations. «En Ariège, il n’y a désormais aucun risque que la droite ou l’extrême droite gagne. Nous, socialistes, soutenons donc la candidate... socialiste», ont-ils ajouté.

Pour rappel, ces élections se déroulent alors qu’en juin 2022, Bénédicte Taurine s’était imposée contre la candidate Renaissance, Anne-Sophie Tribout, avec 55% des voix contre 45%. Mais le 27 janvier, le Conseil constitutionnel avait invalidé son élection après une saisine du candidat d’extrême droite, Jean-Marc Garnier. 

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités