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«Cellule anti-ZAD» : tout savoir sur cette nouvelle structure annoncée par Gérald Darmanin

Cette «cellule anti-ZAD» verra le jour dès le 1er septembre prochain au sein même du ministère de l'Intérieur. [Ludovic MARIN / POOL / AFP]

Après les événements de Sainte-Soline, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé dimanche 2 avril dans les colonnes du Journal du Dimanche (JDD) la création d’une «cellule anti-ZAD». Voici ce que l'on sait sur cette nouvelle structure.

Alors que Gérald Darmanin veut dissoudre le mouvement écologiste des «Soulèvements de la Terre» après les violences en marge de la manifestation contre les méga-bassines à Sainte-Soline dans les Deux-Sèvres, le ministre de l'Intérieur a également indiqué son intention de créer une «cellule anti-Zad», soit contre les «zones à défendre».

Dans un entretien accordé dimanche 2 avril au JDD, le locataire de la place Beauvau a ainsi expliqué que «plus aucune ZAD ne s'installera dans notre pays. Ni à Sainte-Soline ni ailleurs». Ajoutant qu'avant lui, «les hommes politiques ont manqué de fermeté face à l'extrême gauche. Par complaisance intellectuelle ou par lâcheté». Mais, «c'est fini», a-t-il prévenu. 

Une cellule active dès le 1er septembre prochain

Selon nos informations, cette «cellule anti-ZAD» verra le jour dès le 1er septembre prochain au sein même du ministère de l'Intérieur. Le but étant de stopper toute tentative d'occupation illégale sur le territoire national.

 «Lorsque des militants tentent d’occuper illégalement un espace comme Sainte-Soline ou Notre-Dame-des-Landes, il faut régler les contentieux le plus vite possible», a précisé une source proche du ministre de l'Intérieur au HuffingtonPost.

des juristes spécialisés

Pour cela, cette nouvelle cellule sera composée de cinq juristes de haut niveau qui «seront chargés d'accompagner les préfets pour empêcher la constitution de la ZAD ou la démanteler». Toujours selon une source proche du dossier, «ce sont souvent de multiples recours juridiques» qui doivent être mis en œuvre localement pour éviter l’installation d’opposants à un projet. 

D'ailleurs, le ministère de l'Intérieur serait en train de procéder à leur recrutement.

Cinq ZAD actives en France

Au 1er novembre 2022, la France comptait sur son sol cinq «zones à défendre» actives, selon nos confrères de FranceInfo, qui les ont recensées. On y retrouve : celle contre le projet d'enfouissement des déchets radioactifs à Bure (Meuse), ou contre l'artificialisation de terres agricoles sur le plateau de Saclay (Essonne), ou encore celle à La Clusaz (Haute-Savoie) contre la création d'une retenue d'eau collinaire destinée à la production de neige artificielle.

Et à Sainte-Soline, le week-end du 25 mars, Gérald Darmanin en est certain : «les casseurs voulaient installer une ZAD.» Ajoutant que «si les gendarmes n'avaient pas été là, (...) les agriculteurs auraient eu leurs outils de production détruits, ensuite il y aurait eu manifestement et sans aucun doute une ZAD installée», a-t-il déclaré au micro de CNEWS, ce dimanche 2 avril.

Deux mouvements déjà dans le viseur

«Quand la violence, les casseurs et l’ultra-gauche s’en mêlent, alors il est du devoir des forces de l’ordre de dire stop», a assuré l'occupant de la place Beauvau. «Je refuse de céder au terrorisme intellectuel de l’extrême gauche qui consiste à renverser les valeurs : les casseurs deviendraient les agressés et les policiers les agresseurs».

C'est pour cette raison que Gérald Darmanin a annoncé la dissolution du groupement écologiste radical «Les Soulèvements de la Terre», un des co-organisateurs de la manifestation contre la méga-bassine de Sainte-Soline, le 25 mars dernier.

De même pour Defco (Défense collective) que le ministre de l'Intérieur a accusé dans le JDD d'«appeler au soulèvement» et qu'il souhaite voir dissoudre. Sur son site Internet, ce collectif dit avoir «pour but de soutenir les personnes confrontées à la répression policière et judiciaire, mais aussi d’agir en amont par son action dans la rue et par l’expérience tirée de la répression».

Un projet déjà vivement critiqué 

Cette annonce n'est pas passée inaperçue. En retweetant la une du JDD de ce dimanche, la secrétaire nationale EELV a accusé Gérald Darmanin d'être «le ministre pyromane de l'Intérieur».

Une attitude qu'elle juge « irresponsable et dangereuse». Car pour elle «la France est au bord de la crise de nerfs» et «l’urgence est à l’apaisement. Par des symboles forts».

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