Ce lundi 3 avril, le président de l'Association des maires de France David Lisnard alerte sur les nombreuses démissions d'élus locaux.
Près de 4.000 élus locaux ont démissionné depuis 2020. Un niveau de renoncement «jamais vu», selon le président de l'Association des maires de France (AMF), David Lisnard, qui s'inquiète de cette «crise civique».
Dans un entretien au Figaro, ce lundi 3 avril, le maire LR de Cannes (Alpes-Maritimes) affirme que «sur 1/5e des associations départementales de l'AMF, ces démissions ont concerné 238 maires, 773 adjoints et 2.976 élus municipaux» depuis le début du mandat.
Notant que «sur l'ensemble du territoire français, le seuil des 1.000 maires démissionnaires est dépassé», David Lisnard estime qu'une «cote d'alerte» a été atteinte. «Cette tendance est encore plus rapide que lors du précédent mandat, durant lequel les départs avaient déjà doublé», s'alarme-t-il.
Des «tentatives d'intimidation»
Le maire de Cannes est convaincu que «la multiplication des contraintes reste la première cause de découragement» puisque, selon lui, «l'exercice municipal est un casse-tête bureaucratique».
Il juge «l'incivisme» également responsable, déplorant les «dénigrements» et «tentatives d'intimidation» dont sont victimes les élus. David Lisnard assure qu'ils sont visés par des «attaques sur les réseaux sociaux» qui «ciblent des réputations» et atteignent leur «honneur».
Plus largement, le président de l'AMF voit dans ce phénomène l'expression d'une «crise civique qui s'exprime dans tous les domaines, dans un pays marqué par les hausses de l'abstention, des agressions, etc. Peut-être sommes-nous également face à une crise de l'engagement, que l'on perçoit déjà dans le monde associatif avec la baisse du bénévolat».
A terme, David Lisnard craint que ce climat n'entraîne un «découragement des vocations, comme cela est de plus en plus le cas». S'il estime que «la passion est encore très présente dans de nombreuses mairies», il appelle malgré tout à la vigilance : «Attention !».
