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Retraites : Elisabeth Borne commence ce lundi ses consultations avec les partis et les syndicats

Elisabeth Borne veut jouer la carte du dialogue en invitant, dès ce lundi, les partis et les syndicats à venir discuter à Matignon. [ALAIN JOCARD / AFP]

La Première ministre Elisabeth Borne va mener à partir de ce lundi 3 avril des consultations avec les syndicats et les forces politiques du pays pour apaiser les tensions après l'adoption de la controversée réforme des retraites. La gauche a d'ores et déjà décliné l'invitation.

Des consultations vouées à l'échec ? Face au climat d'extrême tension dans le pays et dans la classe politique, Elisabeth Borne veut jouer la carte du dialogue en invitant, dès ce lundi, les partis et les syndicats à venir discuter à Matignon. Des entretiens qui risquent de tourner au dialogue de sourd au vu de l'inflexibilité de l'exécutif sur sa réforme des retraites.

Pour la Première ministre, l'objectif est triple : se montrer ouverte au dialogue alors que son gouvernement est accusé du contraire, tenter d'«élargir» sa majorité comme lui a demandé Emmanuel Macron, et gagner du temps dans l'attente des décisions du Conseil constitutionnel sur le texte de la réforme, le 14 avril, en misant sur la lassitude des manifestants.

A la veille d'une nouvelle journée de mobilisation, Elisabeth Borne doit ainsi recevoir les organisations patronales et syndicales mercredi 5 avril. Cette rencontre, la première depuis la présentation de la réforme des retraites le 10 janvier, pourrait être de courte durée tant les divergences - et les rancunes - sont fortes.

la gauche boycotte, les syndicats menacent de claquer la porte

Du côté des syndicats, on menace de claquer la porte. Si la Première ministre refuse de parler des 64 ans, «on partira», a prévenu le leader de la CFDT Laurent Berger. «Ça peut durer cinq minutes», a abondé la nouvelle patronne de la CGT Sophie Binet.

Le dialogue avec les partis politiques risque aussi d'être délicat. Alors qu'un tiers des députés Les Républicains ont voté une motion de censure pour renverser le gouvernement, le parti d'Eric Ciotti n'est pas le partenaire fiable qu'espérait Elisabeth Borne. Et si les représentants RN et du groupe indépendant LIOT ont prévu de rencontrer la cheffe du gouvernement, l'invitation a été rejetée par tous les partis de la Nupes (PS, EELV, PCF, LFI). 

«On ne rentrera pas dans cette concertation anachronique», a répété la patronne des écologistes, Marine Tondelier, invitée dimanche du Grand Jury RTL/LCI/Le Figaro. Le leader des Insoumis, Jean-Luc Mélenchon, déçu que les partenaires sociaux aient accepté de se rendre à Matignon contrairement à son mouvement, a appelé sur France 3 à une meilleure «coordination» entre partis politiques et syndicats pour «jeter toutes nos forces» dans la bataille.

un dialogue possible sur la mise en application du texte

Si le gouvernement ne compte pas revenir sur le cœur de sa réforme, il fait savoir que des discussions sont encore possibles sur ses modalités de mise en œuvre, avant son entrée en vigueur prévue en septembre. 

«La mise en place opérationnelle planifiée de la loi» implique «énormément de points de discussion et d'échanges», a récemment rappelé le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran.

Dans les cartons de l'exécutif, figure aussi une nouvelle loi sur l'emploi, que le ministre du travail Olivier Dussopt veut voir débattue au Parlement au moins une fois «d'ici à l'été», et le projet de loi sur l'immigration, qu'Emmanuel Macron veut découper en «plusieurs textes». Mais les opposants ne semblent pas prêts à aborder d'autres sujets que celui des retraites...

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