L'interdiction de l'abaya à l'école annoncée par Gabriel Attal, ministre de l'Education nationale, divise au sein de la gauche.
La décision du ministre de l'Education nationale source de tensions à gauche. Alors que Gabriel Attal a annoncé, ce dimanche 27 août, l’interdiction de l’abaya dans les établissements scolaires, plusieurs élus et personnalités de gauche se sont exprimés sur le sujet, avec des avis parfois très divergents.
Les proches de la Nupes révoltés par l'interdiction
Jean-Luc Mélenchon, ancien chef de file de la France insoumise, s’est exprimé sur X ce lundi matin. «Tristesse de voir la rentrée scolaire politiquement polarisée par une nouvelle absurde guerre de religion entièrement artificielle à propos d'un habit féminin. À quand la paix civile et la vraie laïcité qui unit au lieu d'exaspérer ?», a écrit l’ancien élu européen, qui confirme son refus d’interdire l’abaya dans les établissements scolaires.
Tristesse de voir la rentrée scolaire politiquement polarisée par une nouvelle absurde guerre de religion entièrement artificielle à propos d'un habit féminin. À quand la paix civile et la vraie laïcité qui unit au lieu d'exaspérer ?
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) August 28, 2023
Chez LFI, la députée Clémentine Autain a aussi dénoncé une «police du vêtement» et une proposition «anticonstitutionnelle» et «symptomatique du rejet obsessionnel des musulmans», allant jusqu'à surnommer le ministre de l’Éducation nationale «Gabriel Ciotti», qu’elle accuse de cibler les musulmans.
Jusqu'où ira la police du vêtement ?
La proposition de @Gabriel_attal est anticonstitutionnelle.
Contraire aux principes fondateurs de la laïcité.
Symptomatique du rejet obsessionnel des musulmans.
À peine rentrée, la macronie tente déjà de prendre le RN par la droite. https://t.co/2j0tClzL59— Clémentine Autain (@Clem_Autain) August 27, 2023
La loi de 2004 mise en avant par fabien Roussel et jerôme Guedj
De son côté, Fabien Roussel s’est plutôt montré favorable à une interdiction de cette robe traditionnelle. Sur Sud Radio, le secrétaire national du Parti communiste français a approuvé cette décision de Gabriel Attal, rappelant que «depuis 2004, les signes religieux sont interdits dans l'école», bien que l’abaya ne soit pas reconnue comme tel par le Conseil français du culte musulman.
Oui, la décision sur l’abaya était nécessaire pour ne pas laisser seuls les chefs d’établissement.
Non, ce n’est pas la priorité de la rentrée.
La priorité, c’est une éducation de qualité et vraiment gratuite pour toutes et tous. pic.twitter.com/KdDsim1sex— Fabien Roussel (@Fabien_Roussel) August 28, 2023
Une opinion également partagée par Jérôme Guedj, député PS de l’Essonne. «Notre boussole, c’est l’interdiction des signes ostensibles à l’école. Dès l’instant où l’abaya ou le qamis sont portés dans une dimension ostentatoire, alors il faut les interdire comme la loi de 2004 le permet, sans difficultés majeures», a-t-il indiqué sur X.