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Affaire Hedi : le policier accusé d’avoir tiré sur le jeune homme réauditionné par le juge d’instruction ce mercredi

Selon le service police-justice de CNEWS, le policier de la BAC sera auditionné mercredi par un juge d’instruction pour défendre à nouveau son point de vue sur l affaire Hedi. [JACQUES DEMARTHON/AFP]

Placé en détention provisoire depuis le 3 août dernier pour avoir tiré au LBD sur Hedi, un jeune de 22 ans dont le crâne a été partiellement amputé après les émeutes à Marseille (Bouches-du-Rhône), le 2 juillet dernier, un policier de la BAC doit être à nouveau interrogé sur ces faits ce mercredi.

Une nouvelle audition pour tenter de faire disparaître les zones d’ombre dans ce dossier. Soupçonné d’avoir grièvement blessé Hedi, 22 ans, en compagnie de trois autres collègues lors des émeutes à Marseille, dans la nuit du 1er au 2 juillet dernier, un policier de la BAC, placé en détention provisoire depuis le 3 août, va faire l’objet d’un nouvel interrogatoire ce mercredi.

Ce dernier sera ainsi auditionné par un juge d’instruction pour défendre à nouveau son point de vue sur le déroulé des événements, a appris CNEWS.

Après avoir contesté pendant de longues semaines avoir tiré avec un LBD sur la victime, le suspect a finalement reconnu l’utilisation de cette arme début août. Le président de la chambre d'instruction de la cour d'appel d'Aix-en-Provence a estimé que malgré ses aveux partiels, la «dénégation fallacieuse» initiale du policier a jeté «le discrédit sur l'ensemble de ses propos». 

La décision prise de maintenir en détention le policier avait vivement irrité le syndicat policier Alliance. «C’est incompréhensible et personne ne le comprend. Hier, nous étions abattus et aujourd’hui, c’est une colère froide qui nous envahit», a regretté David-Olivier Reverdy, secrétaire national du syndicat, sur CNEWS le lendemain de la décision de justice.

Pour rappel, Hedi avait dû subir une amputation partielle de son crâne après avoir reçu un tir de LBD puis des coups multiples de la part des quatre hommes de la BAC incriminés. 

Le policier évoque «deux individus capuchés» et une «altercation» 

Le policier, opérant à la BAC depuis quatorze ans, a confirmé début août avoir «pris la décision de faire usage de LBD à une reprise». Il a ajouté que son équipe avait «reçu la consigne de rétablir l'ordre». Pour se défendre de son geste, il a assuré avoir «vu deux individus capuchés» faisant «plusieurs mouvements (…) laissant penser qu'une altercation était en cours».

L’avocat du prévenu, Me Pierre Gassend, avait demandé la remise en liberté de son client, estimant qu'il n'y avait «aucun risque» qu'il fasse pression sur la victime. Cette requête déposée ces dernières semaines n’a finalement pas abouti.

Les trois autres suspects ont été placés sous contrôle judiciaire avec «interdiction d'entrer en contact avec les coauteurs, la victime et les autres protagonistes et interdiction d'exercer l'activité professionnelle de fonctionnaire de police».

Pour rappel, dès la première présentation des agents incriminés devant le juge d'instrution, le 20 juillet dernier, une centaine de policiers s'étaient rassemblés devant le tribunal de Marseille pour soutenir leurs collègues. Le soir-même, certains fonctionnaires s'étaient mis en arrêt maladie pour contester le placement en détention provisoire de leur collègue. D'autres s'étaient mis en «code 562», un jargon policier qui signifiant que seules les missions d'urgence et essentielles sont assurées, prélude à plusieurs semaines de grogne parmi les hommes en bleu. 

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