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Hommage national à Hélène Carrère d'Encausse : Emmanuel Macron salue la mémoire d'une académicienne «immortelle, universelle, perpétuelle»

L'hommage a eu lieu dans la cour d'honneur des Invalides. [© SARAH MEYSSONNIER/REUTERS]

Ce jeudi après-midi s’est tenu, dans la cour d’honneur des Invalides, un hommage national à l’historienne et académicienne Hélène Carrère d’Encausse, disparue en août dernier à l’âge de 94 ans. Une cérémonie présidée par le chef de l’État Emmanuel Macron.

L’Académie française orpheline. Deux mois après sa disparition à l’âge de 94 ans, un hommage national a été rendu ce mardi 3 octobre dans la cour d’honneur des Invalides à Hélène Carrère d’Encausse. Cette grande dame qui a été la première femme à la tête de l'Académie française, dont elle a été membre à partir de 1990 avant de devenir secrétaire perpétuel de l'institution à partir de 1999.

«C'est à vous toute entière la petite fille des steppes et la mère de la coupole, l'apatride et la matriarche, l’orpheline et la tsarine, que la France endeuillée présente une dernière fois ses hommages. À vous qui l'avez tant aimée, tant chérie, à vous l’immortelle, universelle, perpétuelle», a lancé le chef de l'Etat Emmanuel Macron lors de l'éloge funèbre, ajoutant que l'historienne «se portait au chevet de la langue quand rodait la confusion, l'appauvrissement ou l'oubli».

Le président est également revenu sur ce qui était son «credo, le caractère européen du destin de la Russie». «(Hélène Carrère d’Encausse) ne cacha pas son trouble, sa colère même, à voir le président russe sacrifier cette perspective pour une guerre atroce qu'elle n'avait pas cru possible. (…) Ce fossé sanglant, creusé entre l'Europe et la Russie, lui passait en plein cœur, écartelant sa propre histoire», a-t-il déclaré.

Les proches de l’historienne étaient présents à la cérémonie, ainsi que de nombreuses personnalités comme le philosophe Alain Finkielkraut, l’écrivain Frédéric Beigbeder, l’académicien Erik Orsenna, ou encore la ministre de la Culture Rima Abdul-Malak.

Une femme de lettres et kremlinologue

Née à Paris le 6 juillet 1929, elle était la fille d'une Italienne et d'un philosophe géorgien émigré en France, Georges Zourabichvili (qui sera plus tard assassiné). Elle a acquis la nationalité française en 1950 et a épousé, deux ans plus tard, Louis Carrère, dit Carrère d'Encausse, un assureur avec lequel elle a eu trois enfants : l'écrivain Emmanuel (auteur de «Limonov»), Nathalie, avocate, et Marina, médecin et consultante dans les médias.

Grande spécialiste de la Russie, Hélène Carrère d’Encausse a rédigé plusieurs biographies, dont celles de Lénine, Staline ou Catherine II, et a fait en 1978 une entrée fracassante dans l'édition avec «L'Empire éclaté» dans lequel elle a prédit, avant beaucoup d'autres, l'éclatement de l'URSS confrontée au problème des minorités. Cette grande femme a également eu une carrière politique. Elle a notamment été élue au Parlement européen en juin 1994.

Depuis le 28 septembre dernier, l’écrivain franco-libanais Amin Maalouf la remplace au poste de secrétaire perpétuel de l’Académie française.

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