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Ersilia Soudais : qui est cette députée LFI qui multiplie les sorties controversées à l’encontre d’Israël ?

Ersilia Soudais, députée de la France insoumise, vice-présidente du groupe d’études sur l’antisémitisme, lors d'une prise de parole à l’Assemblée nationale. [Ludovic MARIN / AFP]

Alors que plus de 600 morts et 2.000 blessés ont été recensés dans le dernier bilan officiel des attaques contre Israël, Ersilia Soudais, une députée de la France insoumise, vice-présidente du groupe d’études sur l’antisémitisme à l’Assemblée nationale, est épinglée pour avoir multiplié les déclarations controversées sur l’État hébreu.

«Des députés Insoumis ont franchi la ligne rouge de l'apologie du terrorisme palestinien». Le maire de Reims, Arnaud Robinet (Horizons), a réclamé des sanctions après le refus d'un certain nombre d'élus de la France insoumise de condamner les attaques perpétrées par le Hamas et le Hezbollah contre l'État d'Israël, et plus particulièrement après les propos polémiques tenus par la députée Ersilia Soudais (LFI), dans le viseur de plusieurs associations dont la LICRA depuis plusieurs mois. 

Et pour cause, élue lors des législatives de 2022, cette ancienne professeure de français née à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) s’est distinguée à de multiples reprises par ses positions radicales à l’encontre d’Israël. Dès sa prise de fonction, Ersilia Soudais a notamment soutenu une motion déposée par des députés communistes qui entendaient dénoncer l’instauration d’un régime d’«apartheid» par Israël, évoquant la position «coloniale» du pays dans la région, principalement à l’égard du peuple palestinien.

Une position assumée contre le sionisme 

Quelques semaines plus tard, le 13 septembre 2022, l’élue postait un tweet pour rendre hommage au réalisateur Jean-Luc Godard, mettant sur le même plan le conflit israélo-palestinien et le génocide de six millions de juifs pendant la Seconde guerre mondiale : «Il (Godard) refusait qu’un drame en masque un autre, tel que la Shoah pour la Palestine», a-t-elle écrit, provoquant un tollé au sein de la classe politique et du milieu associatif. 

Autre grief à l’encontre de l’insoumise, son accueil de l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri, ex-membre du Front populaire de libération de la Palestine (Le FPLP, une organisation classée comme terroriste par l’Union européenne) après son expulsion d'Israël. Une expulsion que la députée avait qualifiée de «déportation», employant à dessein le lexique de la Shoah, choquant une nouvelle fois de nombreux élus. 

Par la suite, la députée avait également suscité la polémique pour avoir participé à la commémoration des «75 ans de la Nakba», qui signifie «catastrophe» en arabe, désignant de cette manière la création de l’État hébreu, ou encore pour avoir participé à la campagne «Boycott Israël», posant notamment à la fête de l'humanité au côté d’associations antisionistes parmi lesquelles le mouvement Boycott, désinvestissement et sanctions (BDS) qui milite pour un blocus économique et politique d’Israël.

Non-condamnation des attaques contre Israël

Des provocations qui, si elles pouvaient parfois passer inaperçues en raison de la faible exposition médiatique de l’élue, ont été révélées au grand jour par ses prises de positions à la suite des attaques perpétrées par le Hamas et le Hezbollah contre Israël. Sur le réseau social X, l’insoumise s’est fendue d’un tweet expliquant que «Gaza est une prison à ciel ouvert depuis bien longtemps dans l’indifférence générale», et que «la haine attire la haine» réclamant de «la justice pour faire la paix» et prenant soin de ne pas condamner les attaques.

À travers ses propos, Ersilia Soudais s’est attirée les foudres de nombreux élus, qui lui reprochent de justifier les attaques par la politique d’Israël, de n’avoir aucun mot pour les morts israéliens ou encore de ne pas qualifier de «terroristes» les attaques perpétrées sur le sol de l’État hébreu. L’élue a par ailleurs repartagé un autre tweet polémique écrit par Louis Boyard, ainsi qu'un dernier, posté par un anonyme, qui explique de manière explicite la responsabilité d’Israël dans l’escalade de la violence, et donc à fortiori dans les attaques.

Enfin, ce dimanche 8 octobre, la députée Caroline Yadan (Renaissance) a accusé Ersilia Soudais d’avoir «invité à l’Assemblée nationale», Maryam Abu Daqqa, une militante palestinienne affiliée au FPLP, le 9 novembre prochain, dans le cadre de la projection d’un film «de propagande de la haine» intitulé «Yallah Gaza». Une militante qui, selon la députée de la majorité, ne doit «pas pouvoir se rendre à l’Assemblée nationale», qui ne «saurait être le lieu de l’apologie du terrorisme».

Face à ces nombreuses polémiques, plusieurs élus, à l’image d’Arnaud Robinet ou encore de Caroline Yadan, ont réclamé des sanctions pouvant aller jusqu’à la levée de son immunité parlementaire, afin qu’elle puisse répondre devant la justice de ses propos qualifiés «d’apologie du terrorisme» et «d'antisémitisme» par ses opposants. Du côté de la France insoumise, aucun parlementaire n'a commenté les propos d'Ersilia Soudais, tous se ralliant derrière le communiqué officiel du groupe. 

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