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Nupes : en opposition à La France insoumise, ils défendent une «autre gauche»

Plusieurs voix se sont élevées à gauche pour proposer une «alternative» à la Nupes. [JOEL SAGET / AFP]

Face aux différentes polémiques auxquelles sont confrontées la Nupes, certains élus de gauche proposent une alternative à la coalition, qui s’effrite semaine après semaine.

Ils ne veulent pas, voire n’ont jamais voulu de la Nupes. Alors que la coalition créée en 2022 traverse une nouvelle crise, à la suite des positions de La France insoumise sur les attaques du Hamas en Israël, des élus de gauche défendent une autre voix, plus éloignée de celle de LFI.

Une «alternative» qui est déjà visible au sein même du Palais Bourbon. En effet, certains dissidents socialistes ne souhaitant pas figurer dans la Nupes siègent dans le groupe LIOT. Ces derniers ont récemment rappelé leurs collègues à la raison. «La gauche incarnée par Monsieur Mélenchon, c’est la perpétuité pour nous. L’attaque du Hamas a prouvé une nouvelle fois encore l’incapacité de La France insoumise à se ranger dans le camp des républicains», a dénoncé Benjamin Saint-Huile, député Liot du Nord, le 10 octobre dernier depuis l’Assemblée nationale.

Une alliance «morte-née»

A gauche, les socialistes sont les principales forces de proposition d'alternatives à la Nupes. Carole Delga, présidente de la région Occitanie est même en première ligne dans ce combat politique. «Dans les faits, dans la vie des gens, la Nupes n’a jamais existé», a-t-elle déclaré dans un entretien accordé au Point.

Selon elle, s’appuyant sur «la stratégie unilatérale et perdante lors de la réforme des retraites», Carole Delga soutient que la coalition «n’a rien transformé et a échoué sur le réel. Dès le départ de cette alliance électoraliste, le ver était déjà dans le fruit, la Nupes était morte-née», a-t-elle ajouté.

Soulignant les manquements de la Nupes, Carole Delga appelle à une union «sur des valeurs communes», appelant le Parti socialiste à «se dissocier clairement de Jean-Luc Mélenchon, des dirigeants et du groupe parlementaire LFI». 

L’ambition de Bernard Cazeneuve

Bernard Cazeneuve a été l’un des premiers à quitter le Parti socialiste, pour protester contre l’adhésion de sa famille politique dans la Nupes. Pour autant, l’ancien Premier ministre de François Hollande n’a pas abandonné ses ambitions.

Pour cela, il a lancé en juin dernier «La Convention», un «mouvement» visant à fédérer les tendances de gauche hostiles à la Nupes, «susciter de nouveau l’espoir» et «éviter à tout prix la victoire de l’extrême droite» en 2027.

S’il défend le souhait d’être une voix qui porte à gauche, Bernard Cazeneuve ne peut s’empêcher de se préoccuper de son ancien parti. Lors d’un entretien sur Franceinfo, il est revenu sur la suspension de la participation du PS à l'intergroupe parlementaire de la Nupes, décidée par le Premier secrétaire Olivier Faure, et approuvée par le conseil national.

Lors de sa prise de parole, l’ancien chef du gouvernement, s’est inquiété «qu’au train où vont les choses», le Premier secrétaire «soit le dernier secrétaire du PS».

Fabien Roussel en faveur d'un élargissement

Réforme des retraites, attaque du Hamas contre Israël, Fabien Roussel n’a jamais caché son désaccord avec la ligne de La France insoumise au sein de la Nupes, dénonçant l’influence de Jean-Luc Mélenchon sur le groupe parlementaire.

Inquiet quant à l’avenir de la coalition, les positions de LFI sur les attaques du Hamas contre Israël n’ont fait qu’augmenter les tensions. «Cela fait des mois que je tire la sonnette d’alarme, que je dis que cette coalition est aujourd’hui dépassée, qu’elle doit être renouvelée, j’appelle à respecter des règles», annonçait-il sur Franceinfo le 13 octobre dernier.

Le secrétaire national du Parti communiste français n’a également pas oublié les comparaisons au collaborationniste Jacques Doriot à son encontre de la part de la députée insoumise Sophia Chikirou. «J’ai subi des insultes insupportables, j’ai été traité de nazi».

Cette volonté d’agrandir l’espace à gauche, Fabien Roussel la défend depuis un moment. En effet, en avril dernier, lors du congrès du PCF, l’ancien candidat à la présidentielle, appelait déjà à un élargissement de la Nupes.

Lors de cette prise de parole, il avait déjà reproché à certains membres de l’alliance de gauche de s’immiscer dans les décisions du Parti communiste. «Mêlez-vous de vos affaires. Personne ne dictera aux communistes ce qu’ils doivent voter, penser, faire ou choisir. Nous sommes libres», lançait-il depuis sa tribune à Marseille (Bouches-du-Rhône).

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