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Restos du coeur : pourquoi l'association va-t-elle être contrainte de refuser pour la première fois des bénéficiaires ?

Malgré la récolte de 32 millions d'euros annoncée ce dimanche 29 octobre par les Restos du cœur, l'association devra réduire son nombre de bénéficiaires dès novembre, en raison d'une situation financière alarmante, pour laquelle ils avaient appelé à l'aide en début septembre.

C'est une première dont les Restos du cœur se seraient bien passés : à partir de novembre, l'association sera contrainte de refuser des bénéficiaires, faute de moyens, avait expliqué Jean-Yves Troy, mercredi 4 octobre, lors d'une audition à l'Assemblée nationale.

«Nous allons baisser les dotations, nous allons donner moins en quantité et nous réduisons aussi les critères d'accès à l'aide alimentaire au sein des Restos», avait-il déclaré.

Pourtant, l'association a annoncé ce dimanche 29 octobre avoir récolté 32 millions d'euros sur les 35 millions manquants, évoqués dans un appel à l'aide de son président Patrice Douret en septembre. Celui-ci alertait sur l'état des finances des Restos du Coeur qui pourraient «fermer dans trois ans». 

Mais ces 32 millions récoltés ne suffiront pas à assurer l'équilibre budgétaire, en raison d'une «constante augmentation» du nombre des personnes les plus précaires : «L'heure n'est pas encore au desserrement des restrictions que nous avons été obligés de prendre», a indiqué l'association dans son communiqué.

«200.000 personnes de plus» en un an

Cette décision difficile répond à une situation exceptionnelle car, selon le délégué général, «cette hausse massive et brutale n'est jamais arrivée. Elle avait été constatée en 2008, suite à la crise financière, mais de manière beaucoup plus lente. Là, ce qui surprend tout le monde, c'est le côté massif et brutal de cette crise».

En un an, «200.000 personnes de plus» sont venues «taper à la porte» de l'association. «Les Restos du cœur ne sont pas dimensionnés aujourd'hui pour distribuer 170 millions de repas et pour accueillir 1,3 million de personnes», avait-il expliqué sur LCP.

Évoquant des «bénévoles humainement à bout de souffle» et «des charges qui augmentent», Jean-Yves Troy avait rappelé : «Nous achetons à peu près un tiers de ce que nous distribuons. Quand on achète des steaks hachés surgelés qui sont à plus 35%, des pâtes à plus 10 ou 15%, ça fait exploser les coûts de fonctionnement».

À l'approche du lancement de la campagne d'hiver, Jean-Yves Troy n'avait pas caché son inquiétude, notamment parce que les «suivis d'activité» et «statistiques» de l'association ne montrent «pas de baisse». Cela signifie, selon lui, «que même en réduisant les critères d'accès à partir de novembre, on a une grande inconnue sur le fait qu'il y aura peut-être plus de personnes qui vont se présenter quand même aux Restos et qui seront éligibles».

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