L’Association des maires de France (AMF) se réunit à partir de ce lundi 20 novembre à la Porte de Versailles, à Paris (15e), à l’occasion de son 105e congrès. Un rassemblement important pour des édiles de plus en plus sujets à des agressions.
«Communes attaquées, République menacée». Tel est le thème du 105e congrès de l’Association des maires de France (AMF) qui s’ouvre ce lundi 20 novembre à la Porte de Versailles, à Paris (15e).
Au total, plus de 10.000 participants et 230 intervenants sont attendus jusqu’à jeudi, tandis que 39 thèmes seront débattus, dont celui de la sécurité des maires de France.
Selon une étude du Cevipof pour l’AMF, parue ce dimanche, les agressions envers les élus devraient encore augmenter de 15% cette année. D’après le ministère de l’Intérieur, ces mêmes agressions sont passées de 2.265 l’an dernier à 2.387 au 12 novembre.
En effet, l’année 2023 a été marquée par d’importantes violences à l’encontre des maires, de l’incendie criminel au domicile du maire de Saint-Brevin (Loire-Atlantique), à l’attaque à la voiture-bélier qui a visé la maison de Vincent Jeanbrun, édile de L’Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne) lors des émeutes qui ont touché la France en juillet dernier.
Des violences de plus en plus récurrentes qui ont poussé certains maires à se retirer. Depuis les dernières élections municipales de 2020,1.293 élus ont démissionné.
Un climat social tendu
Interrogée par l’Agence France-Presse, la ministre chargée des Collectivités territoriales, Dominique Faure, a expliqué cette hausse des violences «par la libération de la parole des maires, qui signalent bien plus aujourd’hui la moindre atteinte», mais également «par le climat social global, avec une année marquée par des moments de contestation, à l’image de la réforme des retraites ou les violences urbaines».
De son côté, David Lisnard, maire de Cannes et président de l’AMF, candidat à un deuxième mandat, est revenu sur la situation préoccupante traversée par les élus dans un entretien à nos confrères du Parisien ce dimanche. «Ça arrive à tous les maires d'être parfois bousculés, menacés, sans compter les attaques anonymes sur les réseaux sociaux», a-t-il déploré, ajoutant être sûr qu’il y aurait «d’autres émeutes urbaines en France».
Déserts médicaux et écologie
Au-delà des tables rondes et des discussions sur les dispositifs à mettre en place pour assurer une meilleure sécurité pour les maires, d’autres thèmes seront abordés.
En effet, les élus discuteront notamment de la question de la «transition écologique dans le respect des libertés locales», de «l’accès aux soins», l’AMF dénonçant «une défaillance nationale», ou encore du «bien vieillir chez soi» et des «nouveaux outils de la politique du logement».
Les problématiques des Outre-mer prendront également une place importante dans ce congrès ce lundi, avant un échange avec Gérard Larcher, le président du Sénat.
Les maires auront aussi l’occasion de partager leurs maux avec les membres du gouvernement. Quinze ministres sont annoncés, tandis qu’Elisabeth Borne s’exprimera jeudi après-midi.