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Amélie Oudéa-Castéra : la polémique enfle autour de la ministre après ses propos sur l'absentéisme dans l'enseignement public

La ministre de l'Éducation, Amélie Oudéa-Castéra, a répondu aux accusations de «mensonges» sur la scolarisation de ses enfants dans le privé en appelant à «clore» le chapitre «des attaques personnelles» et en répétant «croire à l'école publique».

Parole contre parole. La nouvelle ministre de l'Education nationale, Amélie Oudéa-Castéra a demandé ce lundi devant la presse de «clore» le «chapitre des attaques personnelles», alors qu'enfle la polémique sur les raisons de la scolarisation de ses enfants dans le privé.

«Je crois en l'école de la République, je crois en l'école publique, je crois qu'il faut tous que nous ayons beaucoup d'ambition pour elle», a assuré la ministre à l'issue d'une visite sur le village olympique de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) aux côtés du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.

L'ex-institutrice de son fils assure n'avoir «jamais été absente»

Promue la semaine dernière à l'Education, Amélie Oudéa-Castéra a aussitôt dû se justifier de l'inscription de ses trois enfants dans une prestigieuse école privée parisienne. La faute à «des paquets d'heures pas sérieusement remplacées», a-t-elle expliqué. Faux, selon le journal Libération, qui explique ce choix par une volonté de faire sauter une classe à l'aîné de la fratrie, qui ne serait resté que «six mois» dans l’école, et dont la maîtresse n’aurait «jamais été absente». 

Selon ses déclarations, l’institutrice s'est opposée à ce que le petit garçon passe en moyenne section dans l'école maternelle de Littré, dans le 6e arrondissement de Paris, contrairement à ce que voulaient ses parents, affirme-t-elle, puisqu’il n’avait pas encore 4 ans. C’est pour cette raison, selon elle, que ses parents ont décidé de l’inscrire dans le privé, à Stanislas, où il a été accepté dans la classe supérieure.

Si l’entourage de la ministre a confirmé, ce lundi, que son fils a bien été scolarisé pendant seulement six mois à l'école publique Littré, avant d'être transféré dans le privé, il dément toujours la version apportée par l’institutrice et maintient que ce choix aurait été motivé par le trop grand nombre d’absences d’enseignants non remplacés. 

Les oppositions réclament sa démission

«Un mensonge qui la disqualifie», a estimé le coordinateur de la France insoumise, Manuel Bompard. «Les jours passent et les mensonges s'accumulent», a aussi réagi le patron du Parti communiste Fabien Roussel dans un message sur X, ajoutant qu'il «est temps de démissionner». Tout comme la députée écologiste Sandrine Rousseau, qui a écrit sur le même réseau social : «Il faut partir maintenant Madame».

À l'autre bout de l'échiquier politique, le député Rassemblement national Julien Odoul s'est également lâché sur ces «ministres qui mentent allègrement comme Amélie Oudéa-Castéra», jugeant qu'elle est déjà «discréditée» et «qu'elle devrait partir». «Si la ministre a menti, je ne vois pas comment elle peut continuer son action publique», a insisté son collègue Jean-Philippe Tanguy.

Interrogée, la porte-parole du gouvernement Prisca Thévenot a botté en touche : «Je ne sais pas si elle a menti, je dis simplement qu'elle a expliqué pourquoi son fils a été scolarisé dans le privé». Tout comme le chef de file des députés Renaissance, Sylvain Maillard, affirmant qu'Amélie Oudéa-Castéra «a été très claire» en expliquant «pourquoi elle avait voulu changer» du public au privé.

Afin de faire la lumière sur cette affaire, le député de Paris, Rodrigo Arenas, a annoncé «saisir officiellement le recteur de l’académie de Paris pour vérifier les propos dénigrants de la ministre de l’Education nationale à propos de l’école Littré à Paris». 

Premier couac pour le nouveau gouvernement

C'est dans ce contexte qu'Amélie Oudéa-Castéra doit commencer à rencontrer les syndicats de l'enseignement ce lundi à la mi-journée, pour évoquer les priorités de son ministère dont, sans doute, le sujet de l'absentéisme et des remplacements. Une prise de contact déjà sous la menace de grèves annoncées pour le 25 janvier et le 1er février.

Cette polémique contrarie les plans de l'exécutif, moins d'une semaine après un remaniement censé lui donner un nouveau souffle incarné par Gabriel Attal. D'autant plus que l'ancien titulaire du ministère de l'Éducation nationale a assuré qu'il serait le «garant» de la «priorité absolue» accordée à l'école.

L'affaire est aussi un caillou dans la chaussure d'Emmanuel Macron, qui considère que le sujet «fait partie du domaine réservé du président», et doit préciser mardi soir lors d'une conférence de presse comment il entend mener à bien le «réarmement» du pays, qui pourrait passer par des annonces en matière d'éducation.

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