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Pourquoi Amazon a-t-il été condamné à payer une amende de 32 millions d'euros en France ?

Le système «extrêmement intrusif» de suivi de l’activité et des performances des salariés a été mis en cause. [Ina FASSBENDER / AFP]

Amazon France Logistique (AFL) a écopé ce mardi d’une amende de 32 millions d’euros par la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL), en raison d’un système de surveillance intrusif.

Une amende d'une lourdeur inédite. La CNIL (Commission nationale de l’informatique et des libertés) a condamné Amazon France Logistique à une amende de 32 millions d’euros.

Est mis en cause le système «extrêmement intrusif» de suivi de l’activité et des performances des salariés, a relevé la commission, qui a ouvert une procédure en 2019 à la suite d'articles de presse et de plaintes de salariés. Au total, plusieurs milliers d’entre eux sont concernés par ces conditions de travail.

La filiale du géant américain de la distribution en ligne suivait l’activité et les performances de ses employés chargés de traiter les colis dans les entrepôts, en recueillant des données via les scanners qu’utilisaient les salariés.

La moindre seconde d'interruption relevée

Ces scanners enregistrent les temps d'inactivité supérieurs à dix minutes ou le rythme de traitement des colis «à la seconde près», a indiqué la Cnil.

Trois indicateurs enregistrés par les scanners et transmis aux managers ont particulièrement ému l'organisme de contrôle.

Le premier, nommé «stow machine gun», note lorsqu'un article est scanné «trop rapidement» - c’est à dire en moins de 1,25 seconde. Le second, «idle time», signale chaque période d'inactivité d'un scanner supérieure à dix minutes. 

Un autre indicateur mesure enfin le temps écoulé «entre le moment où l'employé a badgé à l'entrée du site», a également rapporté la commission. 

Ainsi, les salariés étaient alors forcés de justifier chacune de leur interruption de l’activité de leur scanner, même si celle-ci ne dure que trois ou quatre minutes, faisant ainsi «peser sur eux une pression continue».

Le géant de la distribution a également été épinglé par la Cnil pour ne pas avoir suffisamment informé ses salariés sur le système de vidéosurveillance en place. La commission a déclaré «se réserver la possibilité de faire de nouveaux contrôles».

De son côté, Amazon a indiqué son désaccord avec les résultats de la Cnil et invoqué son droit de faire appel, en raison de conclusions «factuellement incorrectes», selon eux. Le groupe a deux mois pour formuler un recours devant le Conseil d'Etat.

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