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Polluants éternels : quels seront les produits interdits dès 2026 ?

Les PFAS peuvent également être responsables de la pollution de l'eau. [JUSTIN SULLIVAN / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / GETTY IMAGES VIA AFP]

Une proposition de loi écologiste visant à lutter contre les «PFAS», considérés comme des «polluants éternels», a été adoptée en première lecture ce jeudi à l’Assemblée nationale. Le texte prévoit l'interdiction de fabriquer, importer et vendre une série de produits contenant ces substances aux propriétés chimiques pouvant gravement nuire à la santé.

Les députés ont approuvé, ce jeudi 4 avril, en première lecture, une proposition de loi écologiste visant à restreindre la fabrication, l'importation et la vente de produits contenant des polluants éternels appelés «PFAS», en excluant toutefois de son périmètre les ustensiles de cuisine, notamment fabriqués à base de téflon, après une forte mobilisation cette semaine des fabricants.

Le texte a été approuvé à l'unanimité, avec 186 voix pour et zéro contre, malgré les réticences du gouvernement sur plusieurs points. L'article principal présenté par l'écologiste Nicolas Thierry prévoit d'interdire à partir du 1er janvier 2026 la fabrication, l'importation et la vente de tout produit cosmétique, produit de fart (pour les skis) ou produit textile d'habillement contenant des substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS), à l'exception des vêtements de protection pour les professionnels de la sécurité et de la sécurité civile.

Et pour cause : textiles, emballages alimentaires, produits phytosanitaires, les «PFAS» sont partout dans le quotidien des Français. Ceux que l’on appelle aussi «polluants éternels» représentent un groupe très vaste de plusieurs milliers de substances aux propriétés chimiques spécifiques, certaines encore méconnues des scientifiques, et considérées comme très dangereuses pour la santé. 

Des manifestations devant l’Assemblée nationale

L’annonce de cette proposition de loi avait suscité une vive réaction, notamment du fabricant d'articles de cuisine Seb, qui utilise des substances contestées dans certains de ses produits pour les rendre antiadhérents, soutenant toutefois qu'ils ne présentaient pas de danger pour la santé : les syndicats et les salariés de Seb ont commencé à manifester mercredi devant l'Assemblée nationale, avec le soutien de leur direction.

De son côté, la majorité avait dans un premier temps proposé de repousser l'interdiction concernant les ustensiles de cuisine à 2030 contre 2026 dans la proposition de loi déposée par les députés écologistes. Ces derniers refusant d'aller au-delà de 2027, la majorité a répliqué en supprimant purement et simplement l'alinéa concernant ces produits. Une décision prise alors que les industriels avaient tiré la sonnette d'alarme cette semaine sur les menaces pour l'emploi que ferait peser une telle interdiction.

Le rapporteur de la loi et député écologiste Nicolas Thierry a exprimé son regret que «le lobby grossier d'un industriel ait pu avoir un écho auprès de députés», immédiatement après l'adoption du texte. «Ce texte est une première avancée majeure dont on peut collectivement être fiers», s'est tout de même félicité le député.

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