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Fin de vie : «Nous avons les outils pour soulager la souffrance, mais on ne s'en donne pas les moyens», estime le député PCF Pierre Dharréville

Pierre Dharréville, député communiste des Bouches-du-Rhône, souhaite renforcer les soins palliatifs, pas assez soutenus en France, selon lui. [Geoffroy VAN DER HASSELT / AFP]

Alors que l’étude du projet de loi sur la fin de vie doit commencer dans l’Hémicycle de l’Assemblée nationale lundi 27 mai, le député communiste Pierre Dharréville a exprimé, dans un entretien accordé à CNEWS, son désaccord avec le texte du gouvernement, plaidant pour un renfort des soins palliatifs en France.

«Que la société ne soit pas capable d’être au rendez-vous dans ces moments d’extrême vulnérabilité est profondément révoltant et inacceptable». Alors que les débats sur le projet de loi sur la fin de vie, relatif à l’aide à mourir, vont démarrer lundi prochain dans l’Hémicycle de l’Assemblée nationale, certains parlementaires émettent des doutes quant au texte présenté par le gouvernement. C’est le cas du député communiste des Bouches-du-Rhône Pierre Dharréville.

Dans un entretien accordé à CNEWS, l’élu n’a pas caché son opposition au projet de loi. «Personne n’a envie que quelqu’un en difficulté, en fin de vie, soit amené à souffrir», a-t-il indiqué.

Comme certains de ses collègues, Pierre Dharréville souhaite voir renforcer les soins palliatifs, qui sont, selon lui, pas assez soutenus en France. «Nous avons les outils pour soulager la souffrance, mais on ne s'en donne pas les moyens. Des équipes dédiées existent pourtant et sont capables d’accompagner les femmes et les hommes dans les situations les plus difficiles», a-t-il considéré.

«Aujourd’hui, seulement 48% des personnes pouvant avoir accès à ces soins y ont réellement accès, c’est insupportable», a ajouté le député. «Cet état d’insuffisance des moyens accordés aux soins palliatifs conduit à ce nous nous orientions vers d’autres voies, qui provoquent des basculements éthiques considérables dans notre société».

Pour rappel, dans son projet de loi, le gouvernement s'engage toutefois à réaliser un effort financier chiffré à 1,1 milliard d’euros sur dix ans en faveur des soins palliatifs.

«Entendre ce que les personnels soignants ont à nous dire»

Le projet de loi sur la fin de vie pose également un problème d’ordre éthique pour certains personnels soignants. «Je pense que le rôle de la médecine n’est pas d’abréger la vie», confiait en mars dernier Philippe Juvin, député LR et chef des urgences de l’hôpital Georges Pompidou à Paris, dans un entretien accordé à CNEWS.

Un point de vue quelque peu partagé par Pierre Dharréville. «Il y a de plus en plus de personnels soignants qui tentent de faire entendre une voix discordante. Ils sont les garants de l’éthique du soin, il faut entendre ce qu’ils ont à nous dire», considère-t-il.

Le texte, approuvé en commission spéciale à l’Assemblée nationale le 17 mai dernier, fixe des critères «très précis et très stricts» pour pouvoir bénéficier de cette «aide à mourir».

Alors que de nombreux médecins et spécialistes ont été interrogés, le député communiste a considéré que le «sens de l’engagement des personnels soignants» était «affecté par une telle loi».

Lors des débats dans l’Hémicycle, Pierre Dharréville compte ainsi défendre la voix de son groupe et des personnels soignants. «On ne peut pas contenter des idées reçues, il faudra approfondir notre réflexion».

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