Exposition : la chasse aux souvenirs de Sophie Calle

Grande artiste contemporaine, Sophie Calle part sur les traces de son passé, au milieu des fauves empaillés et des tableaux de chasse. Un récit à la fois autobiographique et fictionnel, mis en scène par la plasticienne au Musée de la Chasse et de la Nature.

Avec Beau doublé, Monsieur le marquis !, son art vient dialoguer avec les œuvres permanentes de l’hôtel particulier, habité par des animaux naturalisés en tous genres. Dès le début de l’exposition, le visiteur est happé par l’allure fantomatique de L’Ours, une œuvre majeure que l’artiste a recouvert d’un drap blanc, comme pour suggérer le sens caché des choses. D’ailleurs, c’est tout l’enjeu de cette exposition.

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Puis, l'artiste a voulu rendre hommage à son défunt père, pour qui elle a notamment exposé Infarctus silencieux, un bélier aveuglé par ses propres cornes. Sur son chemin, on y trouve ses travaux et ses effets personnels, qu’elle décrit dans un petit cadre avec une «histoire vraie».

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Dans un esprit plus fantaisie, elle dissimule dans chaque pièce des objets inattendus, comme sa robe rouge flamboyante dressée sur un cerf empaillé, sa perruque blonde qui traine dans une vitrine ou encore une robe de mariée déposée dans la salle des trophées.

Elle partage également quelques anecdotes amusantes, avec par exemple Voyage en Californie, l’histoire d’un jeune Américain qui souhaitait passer la fin de son deuil amoureux dans le lit de l’artiste. Comme un compromis, elle a décidé de lui envoyer sa literie complète. En prenant ses marques dans le musée, Sophie Calle incite les visiteurs eux-mêmes à traquer tout ce qui relève de son expérience personnelle.

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A ses côtés, elle a convié les sculptures de son amie Serena Carone, comme Ours, conçu en faïence émaillée ou Contagion, composé de poissons en cire.

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A la fin de l'exposition, l'artiste a réuni les petites annonces de rencontre parues dans Le Chasseur français. Puis, prise à son propre jeu, elle a même souligné en rouge les plus risibles.

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Beau doublé, Monsieur le marquis !, jusqu’au 11 février, Musée de la Chasse et de la Nature (3e).