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Une exposition célèbre une facette de Corot méconnue au musée Marmottan

Corot n'est pas que le paysagiste que l'on connaît. Corot n'est pas que le paysagiste que l'on connaît. [© DR]

Depuis la grande rétrospective du Grand Palais en 1996, les peintures de Jean-Baptiste Corot n'avaient pas eu le droit à une exposition dédiée. Présentée au musée Marmottan Monet, «Corot. Le peintre et ses modèles» prend un angle original.

Sébastien Allard, conservateur général du patrimoine et directeur des Peintures du musée du Louvre également commissaire de cet accrochage, a décidé de tordre le cou aux idées reçues.

Connu essentiellement pour ses paysages, Jean-Baptiste Camille Corot s’essaye, durant sa longue carrière de peintre, à l’art du portrait et plus largement aux représentations humaines, malgré sa réticence à dévoiler cette production dans un premier temps réservée aux cadeaux ou aux commandes. Mais bien vite, le génie s’amuse aussi à peindre figures historiques aux poses mélancoliques et nues de femmes aux attitudes lassives parfois placées au milieu de paysages romantiques ou encore même, quelque personnage âgé faisant - certains le croient - figure d’autoportraits.

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Jean-Baptiste Camille Corot, La Dame en bleu, 1874 © RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Stéphane Maréchalle

Pour «La Dame en bleu», par exemple, Corot abandonne les costumes exotiques, intemporels italiens ou issus de la Grèce antique pour peindre une femme (Emma Dobigny) en robe de son temps. La peinture devient alors un mélange d'idéal classique (les plis de la robe font référence aux drapés antiques et la stature est très romaine) et de modernité avec touches de couleurs expressives et décor très simple (l'atelier du peintre). Ainsi, le vieil homme se rapproche alors des innovations des jeunes peintres qu'étaient alors Monet, Degas ou Manet.

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Jean-Baptiste Camille Corot, Marietta ou L'Odalisque romaine, 1843 © Petit-Palais / Roger Viollet

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Jean-Baptiste Camille Corot, Bacchante à la panthère, vers 1855-1860, © Shelburne Museum

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Jean-Baptiste Camille Corot, Le Moine au violoncelle 1874, © Hamburger Kunsthalle / bpk / Elke Walford

Une soixantaine de ces figures venues des plus grands musées du monde (Louvre, National Gallery de Londres, Metropolitan Museum de New York, Belvedere de Vienne...) montrent en effet bien le dialogue entamé par Corot avec ses contemporains tels Degas, Manet et Delacroix, devenant ainsi précurseur de la peinture moderne, questionnant imagination et réalisme.

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Jean-Baptiste Camille Corot, La lLecture interrompue, 1870 Chicago, The Art Institute of Chicago

«Corot. Le peintre et ses modèles», jusqu’au 8 juillet 2018 au Musée Marmottan-Monet, Paris 16e

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