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Un bébé requin est né dans un aquarium qui n'abrite que deux femelles

Ispera est né dans un aquarium qui abrite deux requins femelles... mais pas de mâle.[Image d'illustration Unsplash/David Clode][Unsplash/David Clode ]

Au premier abord, Ispera a tout l'air d'un requin ordinaire. De l'espèce des émissoles lisses, ce requin né au mois d'août à l'Acquario di Cala Gonone en Sardaigne (Italie) est pourtant une curiosité scientifique : la femelle qui l'a mis au monde n'a pas côtoyé de requin mâle depuis des années.

En effet, la jeune mère partage son aquarium avec un autre requin, mais il s'agit également d'une femelle. Ainsi, la naissance d'Ispera, dont le nom signifie «espoir» en sarde, est identifiée comme un cas de parthénogenèse, l'un des premiers observés et documentés chez les requins.

Ce phénomène qui reste rare s'apparente à une forme d'«auto-reproduction» ou reproduction asexuée. Il se produit en dehors de toute sexualité et permet le développement d'un individu à partir d'un ovule non fécondé. Chercheuse à l'université du Queensland, en Australie, Christine Dudgeon donne davantage d'explications auprès de Live Science.

Selon elle, lors de la parthénogenèse, l'ovule fusionne avec «un corps polaire, qui est une autre cellule produite en même temps» que lui, plutôt qu'avec un spermatozoïde. Ce corps polaire «possède l'ADN complémentaire» nécessaire à la formation d'un embryon. Ispera n'est pas à proprement parler un clone de sa mère, puisque les gènes de cette dernières ont été «mixés» pour donner naissance à un autre individu.

Des chances de survie potentiellement réduites

Reste que les génomes des deux requins sont très proches l'un de l'autre. Sur ce point, Christine Dudgeon est formelle : «La parthénogenèse est essentiellement une forme de consanguinité, car la diversité génétique de la progéniture est considérablement réduite». Pour Ispera, cela peut signifier des chances de survie réduites.

Même si les conditions de vie de la mère laissent peu de place au doute, les équipes de l'aquarium sarde ont envoyé des échantillons de l'ADN du petit requin afin de confirmer qu'il est bien issu d'une parthénogenèse. Son cas enthousiasme la communauté scientifique car le phénomène est non seulement rare, mais aussi très difficile à observer dans la nature.

Pour certaines espèces, la parthénogenèse représenterait un ultime recours pour se reproduire. Elle se produit notamment lorsque les femelles ne disposent pas de partenaire mâle, par exemple si la densité de population est faible. Plus courant au sein du règne végétal, le phénomène a également été observé chez plus de 80 espèces de vertébrés, principalement des reptiles et des poissons.

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