Plus de 600 nouveaux romans seront publiés à la rentrée. Nothomb, Beigbeder, Carrère… Et aussi quelques nouveautés.
Entre mi-août et fin octobre, pas moins de 607 nouveaux romans arriveront en librairie. Comme chaque année, une bonne partie d’entre eux passera relativement inaperçue, tandis que quelques têtes d’affiches et une poignée de révélations se disputeront les prix d’automne (Goncourt, Renaudot, etc.). Tour d’horizon des titres les plus prometteurs.
Côté poids-lourds, l’indétrônable Amélie Nothomb honore son rendez-vous annuel. Dans Pétronille (Albin-Michel), un court roman écrit dans la veine autobiographique dont elle a fait sa marque de fabrique, elle raconte l’arrivée à Paris d’une romancière de trente ans, qui se cherche un(e) partenaire pour apprécier le Champagne.
Autre habitué de la rentrée, bien que moins prolixe, David Foenkinos signe cette année Charlotte (Gallimard), consacré à l’artiste peintre Charlotte Salomon, morte à 26 ans après avoir fui l’Allemagne nazie.
Le retour de Beigbeder
Plus discret ces dernières années, Frédéric Beigbeder revient sur le devant de la scène avec Oona & Salinger, l’histoire d’amour entre Oona O’Neill, la fille d’un grand dramaturge américain, et le jeune écrivain Jerry Salinger. L’ombre de celui-ci plane d’ailleurs sur cette rentrée, puisqu’il est également évoqué dans Mon année Salinger (Albin-Michel), de la romancière américaine Joanna Smith-Rakoff.
Moins grand-public mais encensé par la critique, Emmanuel Carrère sera la star de la rentrée aux éditions P.O.L avec Le Royaume, un roman sur les origines de la chrétienté.
Chez Grasset, Dany Laferrière, nommé il y a quelques mois à l’Académie Française, publie L’Art presque perdu de ne rien faire, où il se décrit comme «spécialiste mondial de la sieste» et érige l’oisiveté en art de vivre.
Des jeunes auteurs en verve
Parmi les jeunes auteurs qui montent, Aurélien Bellanger, très remarqué en 2012 avec La Théorie de l’Information, publiera son second roman chez Gallimard. Son titre, L’aménagement du territoire, rappelle autant que le précédent l’intitulé d’un manuel universitaire, mais c’est bien d’une fiction qu’il s’agit. Dans un village endormi, au cœur d’une France agonisante, le tracé d’une future ligne de TGV vient réveiller les passions.
Chez Stock, Simonetta Greggio donne une suite à Dolce Vita 1959-1979, qui retraçait, à travers la confession d’un homme, l’histoire de l’Italie des années 60. Dans Les Nouveaux Monstres 1978-2014, elle raconte la fin de la dolce vita, l’échec de la démocratie chrétienne et la montée du berlusconisme.
Côté premier roman, L’Oubli de Frederika Amalia Finkelstein, jeune auteure de 23 ans à peine, promet de faire du bruit. Son héroïne, Alma, voudrait pouvoir écouter les Daft Punk sans penser à la Shoah. Après une adolescence placée sous le signe du devoir de mémoire, cette petite-fille d’un juif polonais ayant fui son pays avant la guerre ne rêve plus que de droit à l’oubli.