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Daphné Bürki dans "Le Tube" : "Petit à petit, je me lâcherai"

Daphné Bürki.[ © Daniel Bardou]

Daphné Bürki est désormais aux manettes du Tube, un magazine d’informations médias sur Canal+ avec des reportages fouillés et des interviews vérités diffusé en clair à l’heure du déjeuner le samedi. Si la pétillante journaliste garde un bon souvenir de son passage au Grand Journal qu'elle co-animait avec Michel Denisot, elle est aujourd’hui très heureuse de pouvoir travailler sur son émission au ton délicieusement décalé.

 

Avoir votre propre émission sur Canal+, c’était un rêve ?

Oh oui ! C’est ma neuvième année au sein de Canal, mais j’ai fait les choses tranquillement, je n’avais pas du tout envie d’être surexposée dès le début, ça s’est fait assez naturellement.

 

Vous avez déclaré : «Si Michel était resté, je serai restée.»

Quand Canal+ est venue me chercher, j’étais sur France 5 et je n’étais pas partante. Moi, ça ne m’intéressait pas plus que ça. Mais Michel Denisot m’a convaincue. Il a accepté mes mises en scène. On a vécu des choses fortes, dont la fusillade à Cannes cette année. Ça nous a tous bousculés. A partir du moment où il a dit qu’il ne continuerait pas, j’ai dit «moi non plus».

 

Etes-vous dans la vie comme à l’écran, la copine «hype» avec un grain de folie ?

J’étais destinée à dessiner et pas du tout à faire ce boulot-là. Je suis arrivée par hasard et je suis 100 % naturelle, 100 % pur bœuf ! Là, je lance l’émission, j’y vais tranquillement avec beaucoup d’humilité et, petit à petit, je me lâcherai. Je veux qu’on comprenne que je suis journaliste et que j’ai donc des choses à raconter. Je ne suis absolument pas là pour faire ma crâneuse. 

 

Quel est le concept du Tube ?

C’est un magazine d’information médias avec je l’espère un ton un peu à part. On est un peu à contre-pied de ce qui se passe en ce moment où on est abreuvé d’informations. Moi j’avais envie de raconter un petit peu plus que cet univers-là, de le raconter sous forme d’histoires, de « stories » comme on dit, donc on fait des reportages, ce qui n’existait plus depuis très longtemps.

Et puis j’ai un invité à chaque fois, que j’essaie de présenter sous un angle différent aussi. Il a le temps de parler, il a son propre reportage, on peut revenir sur des points de sa carrière, on peut parler de son actualité… Il y a de l’échange (rires).

À l’intérieur de l’émission, il y a plein d’autres surprises… Il y a Les Boloss qui regardent les programmes télé de la semaine et qui nous font leur rapport… Et puis chaque semaine on a un contributeur qui écrit une lettre à une personnalité média. C’est Nicolas Rey qui a ouvert le bal, Eric Naulleau qui a suivi en écrivant à Bernard de la Villardière…

 

Quand les médias parlent des médias n’y a-t-il pas un risque de se faire avaler par le système ?

J'aime les gens que j'invite.  je ne suis pas pour le clash. Je trouve que l’on fait un métier fantastique et important. On a beaucoup d’influence sur les gens, on est dans l’écran, dans le salon de Mr et Mme Toutlemonde, donc on a une grosse responsabilité sur le dos et j’ai beaucoup d’admiration pour ce métier.  Il n’y a pas de risque que je me sente prise au piège d’un système parce que cela fait 9 ans que je fais ce métier-là, que je sais ce qu’on peut ressentir à certains moments, les difficultés… 

 

Vous êtes maître à bord du Tube. Est-ce que vous contenez volontairement la fantaisie que vous manifestiez dans Les Maternelles ?

Les Maternelles c’était une émission qui était très spéciale, une émission qui avait dix ans. Ils n’avaient pratiquement pas bougé une seule fois le plateau en dix ans - donc comment remuer une émission qui a stagné ? Il fallait que j’y aille quoi ! Et puis, en tant que mère j’étais assez « trauma » par la plupart des sujets, je me disais « comment est-ce qu’on peut décompresser l’ambiance ?.. ». C'est comme ça que je me suis mise à distiller au début, à la fin, au milieu, des petites choses comme ça. Mais le format s'y prétait aussi.

Là, le Tube c’est une page blanche. On s’attache au contenu. Ça se voit d’ailleurs, le plateau est d’une grande simplicité. Je voulais un plateau simplissime, très efficace, et me concentrer sur le contenu. Donc petit à petit, tout comme la déco du plateau, je viendrai décorer l’émission de mon ton. Ça va arriver tranquillement, mais c’est voulu comme ça.

 

L’émission est très dense, vous avez une grosse équipe avec vous ?

C’est de l’artisanat !  Venant d’une énôôôrme rédaction sur le Grand Journal - où si tu veux dire bonjour à tout le monde t’en as pour la journée - là j’ai fait le choix d’avoir une minuscule équipe. Ce qui est très rare en télé. Nous avons trois journalistes principaux, mon bras droit qui est journaliste aussi et deux rédacteurs, c’est tout. On est au coude à coude, du coup la parole circule très vite.  Mais on bosse énormément, c’est du 24h/24 pour une hebdo, parce que j’ai 33 minutes pour raconter pleins de choses.

 

Du coup ce n’est pas beaucoup plus pratique pour la vie de famille l’hebdo ?

J’ai toujours été sur une quotidienne depuis des années, et c’est vrai que ça fait « chelou » au début. Je me disais « tiens, il n’y a pas l’adrénaline du direct de tous les jours ». Cela m’a fait très bizarre, mais en fait l’adrénaline est décuplée parce qu'on attend la fin de la semaine et ça monte, ça monte, ça monte... C’est très nouveau, très spécial.

J’adore le direct, j’adore la quotidienne, mais j’avoue c’est assez intéressant de prendre le temps de construire aussi.

Mais pour la famille oui c’est cool de pouvoir rentrer un peu plus tôt le soir et de faire les devoirs (rires).

 

Qu’est-ce qui fait monter cette adrénaline ?

On détermine nos sujets le lundi. On a un peu d’avance,  mais on brasse toutes nos idées… Le mardi on commence à les construire et paf ! il arrive des trucs et on dit « merde ok alors on va tout bousculer »… L’émission se construit jusqu’à la dernière minute. Pour une quotidienne tu prends l’actualité du jour et t’es là pour la raconter, mais tu n’as pas le temps de faire des investigations… 

 

L’émission marche déjà très bien…

Oui, je ne m’attendais pas à ça ! Je pensais vraiment qu’on allait démarrer à 100 000 et peut être qu’à la fin de l’année on allait arriver à 500 000… On était à 500 000 à la deuxième, c’est chouette ! On va continuer, cela ne change rien à notre rédaction.

 

Est-ce que vous regardez beaucoup la télé ?

A la base j’adore ça, comme tout le monde (rires). Je regarde pas mal la télé, mais je zappe énormément.

 

Vous êtes plus Arte que téléréalité ?

Pas du tout ! Je n’ai aucune honte à regarder la téléréalité et, en effet, oui je mange de tout et je m’en porte très bien ! (rires). Je regarde de façon « équilibrée » la télé.

 

Vous pensez quoi de la formule De Caunes du Grand journal ?

Alors en ce moment à l’heure de la diffusion je suis « en mode biberon ». Et ce n’est ni une blague, ni de la langue de bois. J’ai deux enfants, dont une de deux mois et demi, donc je ne regarde pas tous les jours et le lendemain je ne vais pas me faire du replay…

Quoiqu’on en dise, ils ont changé énormément de choses au Grand Journal, et même si ça ne se voit pas forcément. J’ai regardé un petit peu au début, j’ai l’impression que tous les jours il se passe des choses en plateau, et c’est quand même le but. Donc je pense qu’ils vont faire une bonne année, tranquillement…

 

Le cas Sophia Aram… Est-ce que voir une animatrice aussi critiquée comme elle l’est en ce moment suscite de l’empathie ?

Le problème c'est qu'à la base elle n’est pas animatrice. C’est une femme formidable, qui a un talent fou et à qui on a proposé un mammouth. Je n’aime pas l’acharnement. Ce n’est pas la féministe qui parle et qui dit « laissez les femmes tranquilles », mais je trouve qu’en effet c’est super trash ce qu’il se passe.

 

Le tube, Canal+, tous les samedis, 12h45.

 

 

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